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* CHEMIN SCABREUX

 "Le chemin est un peu scabreux

    quoiqu'il paraisse assez beau" 

                                        Voltaire 

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Publié par LIbia Acero-Borbon

Entretien avec Francisco Amin, poète, l’albatros des illusions,

par Libia Acero-Borbón

                                               Traduit par Daniela Covo

 

Poète colombien, né à Condoto, Choco. Licencié en Sciences de l’Education. Etudes couronnées par du Droit à l’Université Gran Colombia, Bogota. Spécialiste dans les Droits de l’Homme à l’Institut Guillermo Cano de l’Ecole Supérieure d’Administration Publique et chercheur dans la culture. A gagné plusieurs concours de poésie : Prix National de Poésie, Institut régional de culture de Bogota, 1993.

Œuvre poétique : Poèmes de compagnie, Tantacarcel (Tantdeprison),  Migrations juvéniles,  Ils le savent (Migrations de la nuit), New York en un poète (CD), La poésie de Macondo (CD), De la mer à la plaine (CD) , Nous ne sommes pas noirs, 12 albatros, Sandino vit (CD),

       

Libia : Mon cher Francisco Amin, j’ai depuis longtemps suivi de loin tes travaux dans la poésie, dans la musique et ta lutte en faveur des droits des enfants. La revue Vericuetos veut faire connaître une partie de ta création poétique.

 

Libia : A Condoto, ta terre d’origine, tu as fait tes études primaires et secondaires. Dis-moi, pourquoi as-tu quitté ton pays natal pour te rendre à Bogota ?

Francisco Amin : J’ai quitté mon terroir et je suis venu avec le désir de connaître d’autres terres. L’idée de mes parents était de me permettre d’avoir une vision plus large de la Colombie et d’échanger avec des personnes d’autres régions. J’ai d’abord été à Buenaventura, puis j’ai connu Cali, où j’ai suivi quelques cours à l’école primaire ; ensuite je me suis rendu à Cartagena de Indias pour suivre la cinquième année de l’école secondaire. Je suis retourné à Condoto afin d’obtenir mon diplôme au Collège Luis Lozano Scipion, avec mes amis d’enfance, garçons et filles. Ensuite je me suis rendu à Bogota pour la licence de Sciences de l’Education à l’Université La Gran Colombia.

 

L. : Quelle est la raison ou la situation qui a inspiré ton premier poème ? Tu t’en souviens ?

F.A. : Oui. Je me souviens très bien que le coupable de mon premier contact avec un poème a été Maître Marino Figueroa, un de nos voisins. Il avait fait des études d’ingénieur à l’Université du Rosario et était retourné au village parce que, d’après les dires, il était devenu fou. Maître Marino m’apprit un jour une poésie dédiée à l’école et très rapidement fit jouer ses relations de sorte que, sans très bien comprendre la situation, je me suis vu très vite sur une estrade, en train de déclamer le poème. Comme j’ai eu le trac face à tout ce public et aux maîtres qui m’écoutaient… j’ai oublié le poème… J’ai dû inventer les vers qui manquaient… Ils ont tous applaudi et mes parents étaient fiers d’avoir un poète à la maison, avec un père musicien et un frère chanteur… J’ai suivi ce chemin en inventant des couplets…

 

L. : Tu avais lu suffisamment de poésie ou tu étais seulement un novice en tout, dans l’écriture et la lecture ?

F. A. : J’étais un novice de la tête aux pieds, mais mon père, qui m’a appris à lire, était un amoureux de la lecture et, avec peu de moyens, on achetait à la maison de petits ouvrages et des encyclopédies.

 

L. : Quelles étaient tes lectures favorites à cette époque ?

F. A. : Je devins très vite amateur de tout… Je lisais toutes les revues et les bandes dessinées qui arrivaient au village. Je lisais tous les romans-photos de Corin Tellado que lisait ma mère et suis passé ensuite aux romans de cow-boys de Martial La Fuente Estefania, Keith Luger, Santo, El Valiente… Ensuite ma cousine Nelcy me fit connaître Les Nibelungen, Les Mille et Une Nuits, Le Tour du Monde en 80 Jours. Un jour j’ai acheté à mes risques et périls Cent Ans de Solitude et j’ai lu les premiers chapitres. Quand j’étais au plus beau de l’histoire une amie a eu son anniversaire ; le livre me paraissait si bon que j’ai pensé que ce serait le meilleur des cadeaux et je le lui ai donné.

 

L. : Je sais qu’en Faculté de Sciences de l’Education de La Gran Colombia, tu chantais avec un ensemble llanero et que tu nous invitais aux récitals du quartier de La Candelaria, ainsi qu’aux concerts llaneros du quartier Santa Fe. Dis-nous, comment as-tu pu conjuguer la poésie avec le chant llanero ?

F. A. : La poésie et le chant sont, d’une certaine façon, deux moyens d’exprimer des sentiments, des vécus et des visions que nous avons de l’univers, ainsi que les circonstances dans lesquelles nous vivons et nous rêvons. Les chansons se construisent fondamentalement, et se structurent  avec le même matériau que la poésie : les mots, le rythme, les métaphores, à l’occasion les rimes… les silences ; ils requièrent un autre élément commun : la musique des mots. Je n’ai pas rencontré de difficultés pour combiner les expressions. J’ai essayé de partager avec les musiciens et les poètes, toujours dans des espaces et des activités où les destins ne se croisent pas… Peu à peu, avec le temps, les uns et les autres se sont rendu compte que j’ai été fidèle aux deux formes d’expression. Dans le cas des chansons et des poèmes llaneros, ils me plaisent parce qu’ils m’ont permis d’arriver à dire ce que je veux en tirant parti de schémas métriques anciens, comme le dizain et le couplet, qui vinrent d’Italie et d’Espagne dans les caravelles. Nos paysans ont conservé et soigné ces schémas avec beaucoup d’attention ; ils se maintiennent grâce aux festivals de musique populaire, dans ces localités lointaines où les règles imposées par les jurés leur assurent encore une longue vie.

 Con el cantautor venezolano Luis Silva

L. : Je sais que tu es aussi un militant pour les droits des colombiens, totalement ignorés par les gouvernants, et que tu les exprimes poétiquement, aussi bien dans la poésie que dans le chant llanero. Comment arrives-tu à un tel engagement, nombre de poètes aujourd’hui chantent en s’adressant à la lune et ont tiré leur révérence à la réalité ?   

F. A. : Bon, l’histoire de notre famille africaine est liée à une lutte permanente pour la liberté et pour la récupération de la valeur de l’homme. Ils ont été amenés comme des bêtes dans les cales des navires. Cela nous a été enseigné par nos grand-mères, qui n’ont jamais accepté tout à fait la maltraitance, l’esclavage, ni les humiliations auxquelles elles furent soumises. Elles nous ont toujours transmis, avec leurs paroles et leur regard, leur profond désir de lutter pour que nous arrivions à vivre une vie digne d’être vécue, lutter contre la Karimba et en écoutant le Puronda. Dès l’enfance, nous avons souffert dans notre chair et nous avons connu tant de situations où tous les droits humains ont été violés, par les autorités, les gouvernements, les institutions, de sorte que c’est inévitable, et ce serait un acte de complicité avec les criminels si je me taisais, et si mon chant n’accompagnait pas et ne soutenait pas ceux qui luttent pour cette dignité ; ainsi donc, je suis sûr que la musique est le mystère qui nous garde et nous accompagne en ce voyage. Peut-être que d’autres protestent en adressant leur chant à la lune, comme s’ils anticipaient la colonisation vorace de ce satellite… sur lequel ont déjà posé leur regard les négociants et les riches.   

 

L. : La thématique de ta poésie est variée et possède des ressources poétiques indéniables. Tu pratiques un vers libre, expérimental, au langage riche, fleuri. Quelles sont tes influences poétiques ?

F. A. : Oui. J’aborde tous les thèmes que je rencontre sur mon chemin. Je suis un marginal et, comme l’a dit monsieur Ettore Mo… je suis ami des déshérités. Les formes de composition de la musique traditionnelle m’ont conduit à construire des vers attachés à des schémas métriques anciens, comme je te l’ai déjà dit. De même au contact avec la poésie colombienne et mondiale, j’écris des poèmes en vers libres ; j’expérimente parfois parce que l’esprit poétique endiablé l’exige ainsi. L’esprit poétique veut s’amuser avec le mystère de la conception d’une idée ; on ne sait pas exactement où ça se passe, on ne sait pas exactement non plus ce qui la fait germer ; ce que l’on sait, c’est que tout à coup l’idée se convertira en mots qui auront un sens, et qui seront interprétés par des lectrices ou des lecteurs… certains penseront peut-être que l’on dit quelque chose… d’autres peut-être diront qu’il n’y a rien du tout… (Curieusement, je me souviens maintenant de quelqu’un qui, un jour, a lu un de mes poèmes… il m’a cherché, un peu anxieux. Quand on nous a présentés, il m’a embrassé et remercié l’expression de ces vers, à tel point qu’aujourd’hui encore j’en suis surpris. Le poème était sur des tréteaux et ces tréteaux furent volés du bar où il était exhibé. Un autre homme a écouté un de mes disques et m’a dit qu’il aimait seulement une chanson… A vrai dire, j’ai été très flatté… parce que les chansons sont si fortes qu’elles ne sont pas faites pour amuser qui que ce soit. Une fois, j’ai entendu une jeune femme réclamer à ses auditeurs le silence et le respect, afin qu’ils entendent le thème qu’elle allait diffuser dans son programme radiophonique. Une autre fois, au petit matin, une amie m’a téléphoné des Etats Unis pour me raconter qu’à cet instant précis elle avait rêvé d’un joropo passé à la radio, à la mémoire de l’humoriste Jaime Garzon… Il n’avait jamais été diffusé en Colombie. C’est comme ça, ce mystère).

Les influences, je les envisage dans le sens le plus large du terme. Un peu comme si tout m’influençait. Je perçois le monde à partir de cette langue – le castillan-espagnol- que mes ancêtres apprirent n’importe comment, découvrant la grandeur et l’exubérance du continent où ils arrivèrent, nus et enchaînés. Cependant, si j’oriente ma réponse vers mes goûts pour la littérature et les écrivains, je reconnais que Jules Verne a été l’auteur de mon enfance que j’ai préféré. Il m’a appris l’essence de l’aventure… ou quelque chose de plus poétique…  la raison pour laquelle, nous, les humains, nous pouvons voler sans posséder les ailes des anges, du temps où l’on avait le plaisir de savoir que l’on pouvait parcourir le monde sans la menace des guerres ou les tracasseries des douanes. Après cela, Emilio Salgari, avec son Sandokan, et les poètes espagnols : Francisco de Quevedo, Federico Garcia Lorca, Miguel Hernandez. Puis vinrent les auteurs du, presque lointain déjà, boom latino américain : Gabo, Octavio Paz, Juan Rulfo, Borges, Benedetti, Vargas Llosa et l’inoubliable Julio Cortazar… La liste est longue si l’on ajoute Tchékhov, Dostoïevski, Rimbaud, Camus, Sartre, l’incisif Oscar Wilde ou l’énigmatique et lucide Edgar Allan Poe. Dans la poésie colombienne, Léon De Greif, qui pour moi est la pure musique des mots ; Aurelio Arturo, qui perçoit le caressant murmure de la forêt ; le vibrant Jorge Zalamea. J’adore aussi l’esprit, les envies et l’humeur atrabilaire avec lesquels les nadaïstes envisagèrent la société colombienne… Gonzalo Arango, Eduardo Escobar, Elmo Valencia, X504, Jota Mario, Angelita, Patricia Ariza… La poésie de madame Matilde Espinosa. Et les très proches Juan Manuel Roca, Harold Alvarado Tenorio… Gustavo Alvarez Gardeazabal, Gabriel Arturo Castro, Mery Yolanda Sanchez, Mauricio Contreras, Larry Mejia, Amparo Osorio et toute sa Présence Commune…

 

L.: Et tes écrivains préférés, qu’ils aient écrit de la prose ou de la poésie, ils t’ont permis de faire le bond pour te les approprier avec ton style, ou ils restent toujours là, secrètement dans l’ombre ?

F. A. : Je pense que, comme toujours dans ces cas-là, où il est difficile de tracer des frontières car il s’agit d’interprétations, de valeurs, d’idées, d’imagination et de concepts, cela se passe dans les deux sens ; il y a la recherche et, à l’inverse, la rencontre. J’ai écrit, par exemple, un ouvrage de poèmes à partir de l’œuvre de Gabriel Garcia Marquez, sans savoir quelles avaient été les lectures poétiques qui l’ont mené à construire son œuvre. Je l’ai su plus tard, dans L’Odeur de la Goyave, les conversations avec son ami Plinio Apuleyo Mendoza…

Il existe des auteurs comme Roland Barthes, Noam Chomsky et Umberto Eco qui proposent des réflexions sur une théorie et une philosophie du langage ; consulter leurs œuvres m’a toujours été très agréable.

 

L. : Parce que je sais que tu as lu l’œuvre de GGM et que tu en as fait des poèmes, de telle sorte que l’on peut lire certains de ses romans en vers ? C’est de l’expérimentation ? D’où vient ce besoin ?

F. A. : Bon, c’a été une expérience née du besoin de trouver une façon différente d’approcher mes élèves, autrefois enfants des rues de Bogota, qui suivaient les cours du Collège La Florida, dirigé par le prêtre italien Javier de Nicolo à Bogota. Lui et sa sœur arrivèrent ici et remarquèrent que la société colombienne traitait très mal ses enfants ; agissant avec un esprit franciscain et solidaire, ils décidèrent de créer un programme d’habilitation… Lui refusait d’utiliser le mot réhabilitation. Lorsque Gabriel Garcia Marquez publia Chronique d’une Mort Annoncée, qui se convertit en succès éditorial, les garçons du collège voulurent lire l’œuvre mais ils n’en avaient pas les moyens… L’un d’eux me suggéra de la « traduire en poésie », ce que j’ai fait en deux nuits ; je l’ai structurée avec des rimes, comme l’on fait pour raconter les histoires épiques de la poésie llanera. Puis je la leur ai récitée, avec un accompagnement musical. Nous avons tous aimé cette expérience… nous avons continué avec Les Funérailles de la Grande Mémé, Pas de Lettre pour le Colonel… de même avec d’autres œuvres ou des fragments d’œuvres, mais sans la visée pédagogique initiale… l’expérience nous a amusés… et elle reçut des éloges… Le commentaire qui m’a ravi fut celui du Maître German Vargas Cantillo, qui a reproduit dans le Heraldo de Barranquilla une longue note du journaliste Arturo Guerrero, publiée dans la revue Nueva Frontera… German Vargas Cantillo avait eu le privilège d’être le premier lecteur de Cent Ans de Solitude…  De sorte que quelque chose qui au départ avait été un exercice pédagogique divertissant, a fini par toucher les critiques et les commentateurs…

 

Garcia Maruez en verso.1 Francisco Amin

 

L. : La poésie est pour toi expression, combat, engagement. Dans ta trajectoire en tant que poète, dis-moi quelle a été ta plus grande réussite en faveur des Noirs, du Pacifique surtout ?

F. A. : D’abord, la poésie est l’expression de quelque chose qui est en nous et qui doit être immanquablement exprimé, peu importe le moyen. Pour tenter d’illustrer ce que je viens de dire, je me réfère au poète José Maria Vargas, qui a dit : « Une heure de poésie est pour nous comme une heure d’amour… sans elle… nous mourrions ».

Ni la poésie, ni les poètes ne peuvent changer quoi que ce soit dans le monde ; ils peuvent seulement accompagner tous et toutes dans cette tâche. Nous avons dans une certaine mesure, nous, les êtres humains, la responsabilité de faire quelque chose. Mais dans ces systèmes qui se disent démocratiques, la responsabilité est déléguée essentiellement aux hommes politiques, aux gouvernants, aux administrateurs qui, au nom de peuple, rédigent les lois, des plus simples aux plus complexes. Ils décident si tu peux ou non fumer, et où. Ils décident si l’Etat peut ou non tuer les citoyens. De plus, ils disposent des budgets, des instruments de cet Etat avec tous les moyens et les armes. Et s’ils n’ont pas été capables de faire autre chose que des guerres, des invasions, de l’oppression, ces sauveurs-là …

C’est pour cela que la poésie de Maïakovski, Essenine, Neruda, Benedetti, Miguel Hernandez, Lorca, Vallejo et tant d’autres, est là comme un témoignage important de poètes qui ont accompagné leurs peuples… aussi loin qu’ils ont pu…

Dans un pays comme la Colombie, fait de racismes, d’exclusions, de féroces déplacements et de tueries de paysans, j’ai essayé très sincèrement de les accompagner et de permettre qu’ils m’accompagnent, pour qu’ensemble nous puissions continuer de réélaborer les enseignements de nos ancêtres.

La résistance est profondément bouleversante et est en nous comme une semence cosmique… Je t’informe, ma chère Libia, que notre ami et poète Sancy Mosquera est mort. Nous nous étions engagés ensemble dans une tâche, afin de travailler avec les nôtres sur les deux côtes, au sujet des événements politiques actuels… et à propos d’un fait profondément marquant et très engagé, il m’a dit : « Francisco Amin, si on n’y arrive pas, je préfère mourir… » Et en effet… La poésie est parfois un engagement qui va au-delà de bien écrire, d’enfiler des vers et de réussir une paire de métaphores… c’est peut-être cela qu’a voulu dire l’excellent poète Sancy Mosquera.

 

L. : Les cercles littéraires sont bien protégés par l’élite intellectuelle de Bogota ; as-tu pu y pénétrer ou t’a-t-on fermé les portes ? Veux-tu leur dire quelque chose ?

F. A. : A vrai dire, j’ai été si occupé à travailler pour la protection de l’enfance, à concevoir des programmes en faveur de la jeunesse, afin d’éviter tant d’abus, dans une région où un seul homme a violé et assassiné au moins trois cents enfants, sans que la société et ses institutions ne bougent le petit doigt, et où nous avons atteint le nombre incroyable de quatre millions de déplacés. J’ai toujours entendu dire qu’il existe des élites artistiques ; je n’ai jamais pu savoir grande chose à leur sujet. J’ai remarqué récemment, sur internet, qu’il existe des confrontations et des rivalités grotesques entre les intellectuels, les artistes ou groupes d’artistes, qui ne peuvent avoir lieu que dans un pays soumis à la barbarie des guerres superposées et à la corruption, niées par les gouvernants, ou qui se produisent à cause des relations mortifères dues aux méthodes brutales des narcotrafiquants… Ça m’intéresserait d’échanger avec Raul Gomez Hattin, avec Jorge Torres, avec Arturo Arcangel, avec Amilkar Ayala… tous très indépendants.

Il est vrai que je jouis de la possibilité de créer quelques œuvres que je publie avec des tirages en accord avec ma modeste situation économique, sans autre prétention que celle de toucher un petit nombre de lecteurs. Par le passé, j’ai participé à des concours comme un exercice me permettant de partager des expériences avec des jurés et des écrivains… Par la suite j’ai eu vent de manœuvres qui ont fini par discréditer les prix et les lauréats des concours.

J’ai des amis, hommes et femmes, complètement consacrés à leur tâche, qui avancent au milieu des difficultés en essayant de ne pas défaillir, bien que les possibilités se ferment dans une société qui est dite l’une des plus heureuses du monde, je ne sais par qui ; même si de nombreuses personnes ont été déclarées disparues ; des jeunes et des enfants ont été assassinés dans les dits « faux positifs » (opérations militaires… à Soacha et dans d’autres régions)…

Je remercie l’équipe de la revue Vericuetos, Chemins scabreux, pour cette occasion d’exprimer ces idées et de commenter quelques unes de mes expériences… Mes salutations à Efer Arocha, au poète Jorge Torres… Je t’embrasse très affectueusement, toi… Liby.

                                                                                                                                           

                        

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