Poésie inédite de la poète française Laetitia GAND
Le blog de Vericuetos a le plaisir de vous présenter la poésie inédite de Laetitia GAND.
Traduit à l'espagnol par Libia Acero-Borbon
Clown.
Clown, lui. Il est drôle et fou.
Il met son nez rouge et son nœud papillon dans le cou
Pour dissiper ma tristesse et me voir sourire
Il aime ma bouche qui dessine sa demi-lune. Cela lui fait plaisir,
Le rend heureux. Et moi, j'aime çà !
Nos éclats de rire, pas à pas
Nous entourent. On devient tous les deux des clowns
Sous un chapiteau mais, nous sommes seuls au monde.
Je nous vois bien faire comme une ronde
A deux, danser, s'enlacer et se sourire.
On est comme des gamins
Qui se moquent bien du lendemain
Qui aspirent
Juste à vivre.
***
Payaso, él. Es divertido y loco.
Pone su nariz roja y su corbatín en el cuello
Para disipar mi tristeza y verme sonreír
Le gusta mi boca que dibuja su media luna. Esto le gusta,
Lo hace feliz. ¡Y yo, lo adoro!
Nuestras carcajadas, paso a paso
Nos rodean. Nos volvemos los dos payasos
Bajo una carpa pero, estamos solos en el mundo.
Nos vemos haciendo como una ronda
A dos, bailar, estrecharse y sonreírse.
Somos como pilluelos
Que se burlan bien del mañana
Que aspiran
Justo a vivir.
2
Fille de la campagne,
Se souvenir des cheveux tressés au vent,
Des silences légers, du temps qui passait lentement,
Le pas non pressé sur le chemin aux petits cailloux.
Le soleil fou
Sur nos têtes, l'envie de se perdre
Dans le pré verdoyant et fleuri.
Cueillir le bouquet odorant, pins d'oiseau,
Coucous et marguerites. Les oiseaux
Volant au-dessus, l’œil curieux, presque ils rient.
Et sentir sous la narine, les fleurs, les respirer comme la vie
Sourire et rêver avec une simplicité farouche.
Se surprendre à guetter la mouche
Posée sur un brin d'herbe, rencontre éphémère
Avant rupture dans les airs.
Et la fille passe comme le temps.
Et les sourires s'effacent comme le vent.
Cheveux courts mais aucun oubli.
Il suffira d'un retour pour que se savourent
Les bonheurs de jadis...
***
Chica del campo,
Acordarse de los cabellos trenzados al viento,
De silencios ligeros, del tiempo que lentamente pasaba,
Del paso no tan apresurado sobre el camino pedregal.
El sol loco
En nuestras cabezas, las ganas de perderse
En el prado verdoso y florido.
Recoger ramos olorosos, el pino carrasco,
Cucos y margaritas. Las aves
Volando arriba, el ojo curioso, casi ríen.
Y sentir bajo la nariz, las flores, respirarlas como la vida
Sonreír y soñar con una sencillez feroz.
Sorprenderse al acechar la mosca
Que posa sobre una triza de hierba, encuentro efímero
Antes de partir en los aires.
Y la chica pasa como el tiempo.
Y las sonrisas se borran como el viento.
Cabellos cortos pero ningún olvido.
Bastará de una vuelta para que se saboreen
Las felicidades de antaño
3
Te souviens-tu du lilas
De sa senteur ?
Il te disait déjà
Il te disait l'amour, ton cœur
Mais nous étions endormis...
***
Te acuerdas de la lila
¿De su olor?
Ya te decía
Te decía el amor, tu corazón
Pero estábamos adormecidos...
4
Le sein doux de la mère,
la goutte de lait qui s'écoule,
la petite bouche gourmande
presque carnassière.
Regards dans la profondeur,
des flammes élégantes
et soudain, la petite tête qui s'incline,
les paupières lourdes et roses.
Sourire attendri de la mère.
Les rayons du soleil cajolent
mais les bras maternels
ont cette tendresse
qui jamais ne s'éteint,
même à l'envolée de l'ange...
***
El pecho suave de la madre,
La gota de leche que fluye,
La pequeña boca golosa
Casi carnívora
Miradas profundas,
llamas elegantes
Y de repente, la pequeña cabeza que se inclina,
Los párpados pesados y sonrosados
La sonrisa tierna de la madre.
Los rayos del sol los miman
Pero los brazos maternales
Tienen esta ternura
Que jamás se apaga,
Incuso en la elevación del ángel...
5
Entre ombre et lumière,
La nuit se noie
Dans l'aube
Sa mort abreuve le soleil.
Ombres dispersées.
Soumises.
Seules restes
Les fidèles au jour,
Accrochées aux choses
Autant qu'aux hommes.
***
Entre sombra y luz,
La noche se ahoga
En el alba
Su muerte abreva el sol.
Sombras dispersas.
Sumisas.
Solas quedan
Los fieles del día,
Colgadas a las cosas
Tanto como a los hombres.
Elle a notamment publiée quelques recueils de poésie :
- Le roman du temps qui passe, éditions Joseph Ouaknine, 2011
- Entendez-vous...cette chaleur jaune? éditions Clair de Plume 34, 2012 (plus d'éditeur pour le moment)
- Traces de vie, éditions Omri Ezarti, 2013 ( réédité aux éditions Cana, août 2016 ), "mention spéciale" du Prix Al Bayane de poésie 2013.
- Histoires d'eau douce et d'eau salée, éditions Mon petit éditeur, 2014