Poemas de Palestina por la poeta colombiana Myriam Montoya
**Estos poemas fueron escritos justo antes del ataque del ataque del 7 de octubre.**
MUHAMMAD HIIHAN AL-TIMI EST MORT
Un enfant,
Il était un enfant de deux ans et demi
Un enfant tué
Avec une balle à la tête
Les soldats lui ont ôté la vie
Ses parents et ce qui resté de son pays
Pendant une attaque à Nabi Saleh
Parce que palestinien
Parce que sans défense
Parce que graine de résistance
Honte à l’armée d’occupation israélienne !
Et à notre désarroi la rage qui se répand !
Comment pourrons nous oublier cet assassinat ?
Même la presse n’a pas été indifférente
Personne ne dira que pendant l’enterrement, sa famille
A reçue des violents coups…
Mais loin, très loin, à Saint-Denis
Un drapeau à mi berne à la mairie
Et toujours des voix du monde qu’accompagnent.
MUHAMMAD HIIHAN AL-TIMI ASESINADO
Un niño,
Era un niño de dos años y medio
Un niño asesinado
Con una bala en la cabeza.
Los soldados le quitaron la vida
Sus padres y lo que quedó de su país
Durante un ataque en Nabi Saleh
Porque palestino
Porque indefenso
Porque la semilla de la resistencia
¡Vergüenza al ejército de ocupación israelí!
¡Y a nuestro desarraigo la rabia que se extiende!
¿Cómo podemos olvidar este asesinato?
Ni siquiera la prensa ha podido ser indiferente
Nadie dirá que, durante el funeral, su familia
Ha sufrido fuertes golpes...
Pero lejos, lejos, en Saint-Denis
Una bandera a media asta en el ayuntamiento
Y siempre las voces del mundo que acompañan.
LA JEUNE LAYAN KHALED INTERROGE
Comment pourrons-nous nous éloigner et nous abstenir
A résister ?
Comment détourner le regard de l’autre côté
Si notre peuple est anéanti et privé de sa liberté ?
Si l’oppression du colonisateur
Ne se limite pas à l’occupation et à la spoliation
Mais à son extermination ?
Comment nous dérober dans la réticence
Et oublier les blessures d’un pays
Soustrait de ses frontières
Et acculé dans les murs de l’apartheid du XXIème siècle ?
Comment peut une jeune femme supporter
Et ne pas dire un seul mot après
Endurer l’arrestation le jour de son diplôme
Pendant leur chemin à l’université de Birzeit
Et à 16 mois d’emprisonnement ?
Tout devant les yeux et l’impuissance de sa mère
Que au lieux de voir sa fille diplômée
Elle l’a vue incarcérée et jugée
Comment obéir au colonisateur
Qui nous sépare ?
Qui prétend nous faire oublier que l’union
Est la forteresse de tout peuple ?
Comment enfuir la réalité qui arrache
Nos rêves, nos ambitions, nos amours ?
Avec fierté et courage nous n’accepterons jamais cette Histoire.
LA JOVEN LAYAN KHALED INTERROGA
¿Cómo podríamos alejarnos y abstenernos
A resistir?
¿Cómo desviar la mirada hacia otro lado?
¿Si nuestro pueblo es aniquilado y privado de su libertad?
Si la opresión del colonizador
No se limita a la ocupación y el despojo
Si no al exterminio
¿Cómo escapar de la reticencia
Y olvidar las heridas de un país
Menguado en sus fronteras
¿Y acorralado dentro de los muros del apartheid del siglo XXI?
¿Cómo puede una mujer joven soportar
Sin decir una palabra después
Soportar un arresto el día de su graduación
De camino a la Universidad de Birzeit?
Y 16 meses de cárcel
Ante los ojos y la impotencia de su madre,
Que en vez de ver a su hija graduada
La vio encarcelada y juzgada,
¿Cómo obedecer al colonizador
Que nos separa?
¿Que pretende hacernos olvidar que la unión
Es la fortaleza de todo pueblo?
¿Cómo escapar de la realidad que arrasa con
Nuestros sueños, nuestras ambiciones, nuestros amores?
Con orgullo y valentía nunca aceptaremos esta historia.
ET DES NUITS DANS LE CAMP, JE NE VOUS EN PARLERAI PAS
Paroles de Ahmal Tobani
Directeur artistique du théâtre de Jénine
« Il est jour et le ciel est d’un bleu pur
Mais sur un kilomètre carré 20.000 palestiniens
Sont obligées de cohabiter
C’est le Camp de Concentration de Jenin
Aujourd’hui les civils, les enfants, les vieux
Les femmes, les jeunes, les hommes
Déambulent en cherchant un abri
Mais où pourront-ils s’en aller ?
Il ne reste presque rien, tout a été coupé
Plus d’eau, d’électricité, plus d’internet
Tout est devenue périlleux
Les bulldozers avec leurs bras d’acier
Ont soulevé et détruit les rues
Les maisons ont été démolies
Ils attaquent même des écoles et hôpitaux
Nous sommes sous occupation
Nous sommes assiégés dans les décombres
Nous sommes devenues le sport et la cible
De l’armée israélienne
La mort, la geôle, l’infirmité, la folie
Ils nous tuent de toutes les manières possibles
De toutes les manières possibles nous allons
Combattre et résister
Et des nuits dans le Camp, je ne vous en parlerai pas
Y DE LAS NOCHES EN EL CAMPO NADA LES DIRÉ
Palabras de Ahmal Tobani
Director artístico del teatro de Jenin
Es de día y el cielo es de un azul puro
Pero en un kilómetro cuadrado 20.000 palestinos
Se ven obligadas a cohabitar
Es el campo de concentración de Jenin
Hoy los civiles, los niños, los viejos
Las mujeres, los jóvenes, los hombres
Deambulan en busca de refugio
¿Pero a dónde pueden ir?
No queda casi nada, todo ha sido cortado
No más agua, no más electricidad, no más internet
Todo se ha vuelto peligroso
Excavadoras con sus brazos de acero
Levantaron y destruyeron las calles
Las casas han sido demolidas
Incluso atacan escuelas y hospitales
Estamos bajo ocupación
Estamos sitiados entre los escombros
Nos convertimos en el deporte y en la mira
Del ejército israelí
La muerte, la cárcel, la enfermedad, la locura
Nos matan de todas las maneras posibles
De todas las maneras posibles vamos a
Combatir y a resistir
Y de las noches en el campo, nada les contaré.
AMJAD AL-JAAS J’ECRIS TON NOM
En Cisjordanie, ils ont éclaté
Des affrontements en réponse à la brutale
Attaque reçue à Jénine
Puis, très près de Bethelem
Husan Zakaria Al-Zaghoul, 20 ans
A été coupé de son avenir, de l’amour
Et de son courage de révolté
Ahmed Draghman de 19 ans
Appartenant au bataillon de Tubas
Est abattu en Martyr le même jour
Encore à Jénine dans le Camps
Amjad Al-Jaas de 48 ans
A succombé à la blessure infligée
Par l’armée occupante
Dans la photo son visage de palestinien
Ses yeux, son front, son menton
Se disputent l’expression de dignité
D’une amer beauté et de la résistance
Amjad Al-Jaas j’écris ton nom
Dans ce poème pour te dire
Que ton regard d’arabe
Ressemble tellement à celui d’un colombien
On dirait qui est celui d’un frère, la d’un cousin
Ou d’un oncle qui revenait de se battre aux maquis
Pour les déplacés de la planète
Combien nous nous ressemblons dans la lutte !
AMJAD AL-JAAS ESCRIBO TU NOMBRE
En Cisjordania, estallaron
Enfrentamientos en respuesta al brutal
Ataque recibido en Jenin
Luego, muy cerca de Bethelem
A Husan Zakaria Al-Zaghoul, 20 años
Le fue arrancado su futuro, su amor
Y su valentía de rebelde
Ahmed Draghman, de 19 años de edad
Perteneciente al batallón de Tubas
Es abatido en Mártir el mismo día
Todavía en Jenin en los campos de refugiados
Amjad Al-Jaas, 48 años
Sucumbió por la herida infringida
Por el ejército ocupante
En la foto, su rostro de palestino
Sus ojos, su frente, su barbilla
Se disputan la expresión de dignidad
De amarga belleza y resistencia
Amjad Al-Jaas escribo tu nombre
En este poema para decirte
Que tu mirada de árabe
Se parece tanto a la de un colombiano
Parece la de un hermano, la de un primo
La de un tío que regresa de luchar en los montes
Por los desplazados del país y del planeta.
¡Cuánto nos parecemos en la lucha!
DANS LES CAMPS ON SE PRIVE DU CIEL
Avec des draps
Avec des tissus étendus
On se prive du ciel et même du vent
D’un balcon à l’autre du Camps des réfugiés
Pour détourner le regard obscène
Des caméras de surveillance de l’occupant
Tendues avec de ficelles les bâches
Blanches ou des couleurs tendues avec cordes
Qui à sa guise le vent gonfle et élève
Créant une ondulation qui enchante et apaise
La rage et la souffrance d’être surveillé par l’ennemi
Ce ne sont pas de guirlandes de joie
Des paravents au soleil
Et encore moins des drapeaux de liberté
Un écran improvisé qui nous donne
L’illusion de n’être pas calculés
Par l’intrus qui pourrit nos existences
Que ce soit à Jénine, à Naplouse
À Nour Shams ou à Tulkarem
Juste une membrane qui nous met à l’écart
De leurs satellites indiscrets et meurtriers.
EN LOS CAMPOS NOS PRIVAMOS DEL CIELO
Con sábanas
Con las telas extendidas
Nos privamos del cielo e incluso del viento
De un balcón al otro del campamento de refugiados
Para rehuir la mirada obscena de
Cámaras de vigilancia del ocupante
Las lonas blancas o de colores
Estiradas con cuerdas
Que a su antojo el viento hincha y eleva
Creando una ondulación que deleita y calma
La rabia y el sufrimiento de ser oteado por el enemigo
No son guirnaldas de alegría
ni biombos para mitigar el sol
Menos aún banderas de libertad
Una pantalla improvisada que nos da
La ilusión de no ser calculados
Por el intruso que arruina y destruye nuestras vidas
En Jenin, en Naplouse
En Nour Shams o Tulkarem
Sólo una membrana que nos aleja
De sus satélites indiscretos y asesinos.
Autor: Myriam Montoya
Correction: Jairo Mejía