ALMA, poétesse du quotidien
Aleida Martínez Castaño, poeta de lo cotidiano
Aleida Martínez Castaño
AHÍ VA LA VENDEDORA
Ahí va
La vendedora de limones
Llevando sobre sus hombros
La amargura de la vida.
Ahí va cargando
Su cuota de acidez
En la ovalada fruta,
En la ceñuda frente,
En el amargo vivir,
Vende los ácidos limones
Para calmar
La algidez de la miseria
Con la miel del dinero recogido.
Ahí va la vendedora de la vida
Con su cuota de hambre,
Con su callada súplica,
Con su inmenso dolor
En este duro batallar,
Arrastrando su suerte
De pesadas cadenas
Por calles desoladas
Con hambre y soledad,
La pobre, la triste,
La humilde vendedora de limón.
VOICI LA VENDEUSE, ELLE VA
Ella passe
La vendeuse de citrons
En Portant sur ses épaules
L’amertume de la vie.
Elle passe en portant
Son quota d'acidité
Dans le fruit ovale,
Dans un front froncé,
Dans le vivre amer de la vie,
Vend les citrons acides
Pour calmer les crampes de la misère
Avec le miel de l'argent reçue.
Voici la vendeuse de la vie, elle va
Avec son quota de faim,
Avec son silence suppliant,
Avec sa douleur immense
Dans cette dure bataille,
En traînant son sort
De chaînes pesantes
Par des rues désertes
Avec faim et solitude,
La pauvre, la triste,
La vendeuse humble de citrons.
Se me ha ocurrido
Pensar en la palabra
Y el uso que de ella
Hacemos los humanos.
¡Es fácil empeñarla!,
Lo hacemos muy seguido;
Pero cumplirla…
Es muy comprometido.
Yo digo,
Me desdigo,
Tú dices,
Te desdices,
El dice,
Se desdice,
Y todos a la vez
Decimos, desdecimos,
Olvidando lo bello
Que es hablar sin mentir,
Para que no se diga o desdiga
Promesas importantes
Del humano vivir.
UNE CONJUGAISON
Il m'est venu à l'esprit
Penser au mot
Et l'usage que Nous en
Faisons d'eux les humains.
Il est facile de l’enrôler!,
Nous le faisons très souvent;
Mais l'accomplir …
C’est très engageant.
Je dis,
Je dédis,
Tu dis,
Tu dédis
il dit,
il dédit
Et tous à la fois
Nous disons et nous dédisons,
En oubliant qu’il est beau
De parler sans mentir,
Pour qu'il ne se dise pas ou ne se dédise pas
Les Promesses importantes
De l'humain vivre.
DOLOR
El mundo se me hace pequeño con tu ausencia;
Casi que no concibo respirar sin tu presencia,
Y el caudal espontáneo de tu risa,
Se quedó suspendido en los rincones,
Cual suave centinela que no se quiere ir.
Espero mi tesoro con sagrada impaciencia
El momento de verte nuevamente,
Como esperan las plantas en verano
La frescura de la lluvia perfumada.
Comprendo que tu tiempo se acabara,
Más el mío se ha quedado seco
Sin atinar siquiera a reponerme de tu cruel partida.
Mi ángel, mi rey, mi tesoro.
¡Cómo duele en el alma tu adiós,
Apenas en la primavera de la vida!
No hay alegría grande o pequeña
Que supere mi bien el dolor
De saberte por siempre escondido
En el mundo infinito de Dios.
UNE DOULEUR
Le monde devient petit avec ton absence;
je ne conçois presque plus de respirer sans ta présence,
Et l’éclat spontané de ton rire,
Est resté suspendu dans les coins,
Comme une sentinelle douce qui ne veut pas partir.
J’attends mon trésor avec une impatience sacrée
Le moment de te voir à nouveau,
Comme les plantes attendent l’été
La fraîcheur de la pluie parfumée.
Je comprends que ton temps se terminera,
le mien est resté plus que sec
Sans savoir même comment me remettre de ton cruel départ
Mon ange, mon roi, mon trésor.
Comment ton adieu fait mal dans l'âme,
Partir dans le printemps de la vie!
Il n'y a pas de joie grande ou petite
Qui surpasse mon bien la douleur
De te savoir pour toujours caché
Dans le monde infini de Dieu.
ROMANCE DE TU VOZ
Tu voz despierta en mí
Sentimientos inquietos.
Tu voz ingenua y cálida
Me está enredando el alma
Como una telaraña
Puesta a merced del viento.
Tu voz, fresco caudal
De savia alentadora,
Que me estremece el cuerpo
Del suelo a la cabeza,
Se detiene en las zonas más áridas de andar
Y revuelve el torrente
Del dormido ciclón.
La mirada indecisa
De tus ojos traviesos
Me dicen que algo pasa.
No entiendo los mensajes
Del contacto furtivo
Sujeta a la sonrisa
De la cándida boca.
La flor de un beso tiembla
Pero no llega a ser
Y la flor de pasión
Tiene que perecer
Antes de retoñar.
UNE ROMANCE DE TA VOIX
Ta voix réveille en moi
Des sentiments déconcertants.
Ta voix ingénue et chaude
M’embrouille mon âme
Comme une toile d'araignée
Mise à la merci du vent.
Ta voix, frais crue
De sève encourageante,
Qui m'ébranle le corps
Du sol à la tête,
S’arrête dans les zones
Les plus arides à marcher
Et remue le torrent
Du cyclone endormi.
Le regard indécis
De tes yeux espiègles
Me disent que quelque chose se passe.
Je n'entends pas les messages
Du contact furtif
Fixé au sourire
De la bouche candide.
La fleur d'un baiser tremble
Mais cela n'arrive pas à être
Et la fleur de passion
Doit périr
Avant de pousser des rejetons.
VIENTO DE AGOSTO
Viento de agosto, juguetón sin tregua.
Inquieto viento,
Que revuelves los cabellos
Y siembras de tierra la mirada.
Viento adorable para elevar cometas
En tardes de paseo al cerro,
Y para que acaricies
Las caras de los mocosuelos
Cuando en contravía de tu paso, corren.
Viento brutal y aborrecido cuando destrozas,
Las empobrecidas aldeas campesinas,
Y les robas en tu danza siniestra
El cielo de lata de sus viviendas,
Y el fruto del trabajo
En la cosecha diezmada.
Viento, vientito, que me besas quedo,
Viento, vientote,
Que bramas de poderío en los cristales,
Y te comportas como un carcelero,
Blandiendo el asta de tu fusta poderosa.
Viento, viento, viento…
Viento de agosto, tan esperado y tan temido.
UN VENT D'AOÛT
Un vent d'août, un joueur sans trêve.
Un inquiet vent,
Que tu remues les cheveux
Et sèmes le regard de terre.
Un vent adorable pour élever des cerfs-volants
Lors d’une promenade à la colline une après-midi,
Et pour que tu caresses
Les visages des gamins
Quand dans un contre sens de ton pas, ils courent.
Un vent brutal et détesté quand il détruit
Les villages appauvris de paysans,
Et tu leur voles dans ta danse macabre
Le toit de tôle de ses abris,
Et le fruit du travail
Dans la récolte décimée.
Un vent, un petit vent, que tu m'embrasses je reste,
Le Vent, grand vent,
Que tu mugis de puissance dans les cristaux,
Et tu te comportes comme un gardien de prison,
Portant l'hampe de ta tige puissante.
Un vent, un vent, un vent …
Le Vent d'août, si attendu et si craint.
Traduit de l'espagnol par Libia Acero Borbon
ALMA - Aleida Martínez Castaño, poétesse et enseignante des lettres , née à Bogota, Colombie. Fait ses étudesde linguistique et littérature àl'Université pédagogique Nationale. A participé à plusieurs ateliers littéraires et poétiques dirigés par Policarpo Varon, Marco Tulio Aguilera Garramuño et Eduardo Marceles Daconte à la faculté de l’Université Pédagogique Nationale, l’Université Centrale et à l’Université la Gran Colombia. A publié, entre autres trois recueils des poèmes, dont le dernier « Sintonias » en 2006. ALMA écrit aussi en prose poétique, elle a plusieurs narrations poétiques inédites.