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* CHEMIN SCABREUX

 "Le chemin est un peu scabreux

    quoiqu'il paraisse assez beau" 

                                        Voltaire 

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Publié par Joel Camous

 

Joel Camous 2 

 

    Rossignol de Paris

 

Moi,  j’vends du vent pour pas un rond

Je m’donne des airs de limonaire

J’use ma salive dans tous les tons

Je fais même de la surenchère

 

Si vous voulez faire fortune

Ou bien gagner votre manger

Allez donc repeindre la lune

Mais vos couplets faut les changer

 

A peine on veut mener sa barque

Montrer qu’elle prend l’air et pas l’eau

Que nous revient Francis Lemarque

Très naturel et au galop

 

Des rendez-vous galants du soir

Tout a été dit n’ayez crainte

Même ceux avec une passoire :

Égouttez la folle complainte

 

La langue verte des escarmouches

Et les savantes échauffourées

Sont gardées pour la bonne bouche

Dans les chansons d’Léo Ferré

 

Dans le concert des rossignols

Paris entier y est passé

Pas l’temps d’avertir la bignole

Que le citron il est pressé

 

Bien sûr ce n’est pas pour en rire

Mais voici venus les héros

Les chiffonniers statues de cire

Dans les souterrains du métro

 

A midi du bout d’leur couteau

Affamés ils mangent la myrrhe

De la vigne ils boivent toute l’eau

Et sur des cartons vont dormir

 

Et maintenant l’autre héros

Mais lui il ne regrette rien

La Seine reprend tout à Zéro

C’est son numéro quotidien

 

C’est une courroie au port de reine

Qui a jamais été débutante :

Voila que j’ai trouvé sans peine

Le quatrain qui m’paie une rente

 

Le cours de Vincennes c’est pas un crime

Tout l’monde s’en fiche cependant

Très sollicité pour la rime

Il sourit de toutes ses dents __

 

A quoi ça sert la tour Eiffel

Est-ce un grand phare pour les bateaux

Comme la colonne de juillet

A la Bastille cent ans plus tôt ?

 

Non, la tour Eiffel est un cierge

Une statue de la liberté

Éclairant le monde des concierges

Voila une belle moralité

 

Et où en sont les parisiennes

Les fruits mûrs et les jolies mômes,

Depuis deux mille ans qu’elles s’promènent

Dans leur traine pavée tous les hommes

 

C’est un feuilleton à épisode,

Il faut pas s’en faire pour ça,

Pour se perpétuer les modes

Ont des fidèles et des forçats

 

Le long du boulevard du crime

Pour Garance se lèvent les héros

Mais la troublante Colombine

Laisse déçus tous ces Pierrots

 

Tous les pigeons t’ont à l’excès

Roucoulé hier dans les oreilles

Hélas Paris, c’est du passé

Aujourd’hui finies les merveilles

 

Exit maintenant les courtisans

Pour te traiter de tous les noms

Plus de galant  plus de faisan

Pour faire la roue dans tes chansons

 

                                                                    chanson de Joël Camous 2010

 

 

Rossignol de París

 

                                           Yo, vendo viento por nada
                                           Me doy importancia de organillo
                                           Gasto mi saliva en todos los tonos
                                           Hasta hago incluso promesas

 

Si usted quiere hacer fortuna

Y  ganar su comida

Vuelve à repintar la luna

Pero sus versos los debe cambiar

 

Apenas queremos llevar su barca

Demostrar que  se toma el aire y no el agua

Que ya nos vuelve Francis Lemarque

Muy natural y al galope

 

De citas galantes en la noche

Todo se ha dicho, no se preocupe

Incluso aquel caso con un tamiz :

Escurrir  la Folle Complainte

 

La jerga de escararmuzas

Y las batallas de sabios

Son guardadas para el aficionado

En las canciones de Leo Ferré

En el concierto de los ruiseñores

Todo París ya lo cantaron

No hay tiempo de advertir la concièrge,

El limón ya no tiene jugo

 

                                             Por supuesto, esto no es para reírse
                                             Pero he aquí vienen los héroes
                                             Los indigentes estatuas de cera
                                             En los subterráneos del metro


                                            Al mediodía con la punta del cuchillo
                                            Los hambrientos comen la mirra
                                            De la vid se beben todo el agua

                                            Y sobre los cartones van a dormir

 

                                             Y ahora otro héroe
                                             Pero él no se arrepiente

                                             El Sena vuelve todo a cero

                                             Es su número diario

 

Es una correa con porte de reina
Quien no ha sido nunca principiante!

Vea  lo que encontré sin pena:

La copla que me paga la renta

 

                                             El Cours de Vincennes, no es un crimen,
                                             A nadie le importa,  sin embargo,
                                             Muy solicitado para la rima

Sonríe con todos sus dientes  

 

¿Para que sirve la Torre Eiffel
¿Es un gran faro para los barcos
Así la columna de Julio
¿ A la Bastilla cien años antes?

 

No, la Torre Eiffel es un cirio
Una estatua de la libertad
Iluminando el mundo de los porteros
He aquí una bella moralidad


Y ¿dónde están las parisinas
Los frutos maduros y las hermosas chicas
Desde hace dos mil años que se pasean

llevandose todos los hombres


Es un episodio de novela
No tenemos que preocuparnos por eso,
Para perpetuar las modas

Tienen sus fieles y sus esclavos

 

A lo largo del Boulevard del Delito
Para Garance se levantaron los héroes
Pero la misteriosa de Colombina
Deja los Pierrots decepcionados

Todas las palomas te han en exceso
Arrullado ayer en los oídos
París, por desgracia, ya es historia
Hoy se han terminado las maravillas


Ahora fuera los cortesanos
Para tratarte de todos los nombres
No más galante, no más faisán
Para pavonearse en sus canciones

 

                                                                    chanson de Joël Camous 2010

 
 

Les Approches de Saint Lazare           

                          Chanson de Joël Camous (2010)

 

"a disparu

au fond d'ma rue

comm'disparait

tout mon passé

comme pass'nt hélas

les vieilles passions

pour fair' la place 

à ma chanson"

Monsieur mon passé,

                  Leo Ferré 1954

                                                Il y a de cela des années,

Du train je regardais le soir,

A leur fenêtre les gens dîner,

Je descendais à Saint-Lazare...

 

Cours du Havre, sous les panneaux,

"Chauffage au Gaz" et "Nicolas",

Logeaient des guérites à journaux

Et d'la Loterie Nationale...

 

La passerelle du Cinéac

Menait à l'hôtel Terminus,

Dans la cours descendaient en vrac

Les voyageurs pressés des bus...

 

Passage du Hâvre, sous le couvert

J'avais toujours des trains à prendre,

Sur leurs étagères de verre

Dans les vitrines du Wonderland...

 

Géologie dans l'ascenseur:

C'était le liftier du Printemps

Qui annonçait en connaisseur

A chaque étage le tout venant...

 

Plus tard dans le rayon tissus

Je trouvais seulement sous les robes

Des mannequins la bonne issue

Dans ce pays de sous la mode...

 

Le classique Havre-Caumartin,

Paris des journaux et taxis,

Vendeuses des grands magasins,

Concierges et mouchards aussi...

 

Ce Paris qui sent le café

Ou le cafard tous les matins,

En buvaient arpettes ou coursiers,

L'amicale de Chaussée-d'Antin...

 

Mais à dix huit ans, moi aussi

En portefaix j'étais présent,

Au bel été de soixante huit

De la Madeleine courtisan...

 

Sous le carrelage du métro

Un aveugle et sa litanie,

Nous vendait les bons numéros

De la tranche de l'épiphanie...

 

Hélas du Bazar d'Amsterdam

Je n'irai jamais plus au bois

C'est écrit sur le macadam

Et ça me donne la gueule de bois.

 


Les Approches de Saint Lazare           

 

De eso hace ya unos años
Del  tren veía  en la noche
En las ventanas la gente cenar
Me bajaba en Saint-Lazare...

Cours  du Havre, en sus anuncios,
"Calentadores a gas" y "Nicolás"
Se encontraban kioskos de prensa
Y de la Lotería Nacional...

La pasarela del Cineac
Llevaba al Hotel Terminus
Y a la esplanada bajaban en desorden

Los viajeros apresurados de buses...

 

Pasaje du Havre, al amparo

Siempre tenía trenes para tomar,

En sus estantes de vidrio

En las ventanas de las Maravillas...

 

Geología en el ascensor:

Era el asensorista del Printemps

Que anunció como experto

En cada piso el todo por el todo

 

Más tarde, en el departamento telas

Encontraba sólo bajo los vestidos

De los maniquíes la salida

En este país bajo la moda...

 

 El clásico de Havre-Caumartin

París de los periódicos y taxis

Vendedoras en los almacenes

Porteros  y espías también...

 

Esta Paris que huele a café

O el blues de cada mañana

Bebiendo  obreros y mensajeros

El club de la  Chaussée d'Antin ...

 

Pero a los dieciocho años, yo también

Como cargador estaba presente,

En el hermoso verano del sesenta y ocho

Cortesano de la Madeleine

 

Bajo la losa del metro

Un ciego y su letanía,

Nos vendía los números ganadores

Al borde de la Epifanía del Señor...

 

Ay  el bazar Amsterdam !

Nunca más iré al bosque

Está escrito en el asfalto

Y me da una resaca.

 

Paris Pas Cher

Chanson de Joël Camous (2010)

            "Surprise party

             surprise restons

             on est surpris

             mais c'est si bon"

                       Paris Canaille,  Leo Ferré, 1953

 

J'aimais déjà paris sur plan

Bien avant d'y passer ma vie,

Les murs d'alors n'étaient pas blancs

Et leur noirceur m'avait ravi

 

J'ai été oiseau à paris

Au belvédère de la chapelle

Parmi les appels et les bruits

Brulait la flamme de ma chandelle.

 

A vingt ans place du Panthéon

J'ai eu sainte Geneviève pour patronne

Comme je trouvais le temps long

J'ai été le perdre à Boulogne.

 

Mais d'abord la Seine, de son lit,

M'a délégué une sirène

L'enchanteuse ile Saint-Louis

dont le nom peuplait les rengaines.

 

Entre temps j ai pris à Clichy

Quelques voitures S'il Vous Plait,

Jusqu'aux barrières de Paris

La province de Bagnolet.

 

De tous ces havres désolé

De ces monnaies qui n'ont plus cours

Peut-être Montrouge m'a saoulé,

M'a désespéré Billancourt.

 

On a tout dit de mes campagnes:

Boulevard Bertier, les courants d air,

Les décors de l'opéra fanent

A l'abri des bastions de Thiers.

 

Batignolles-Zone, région en panne,

Débarras des chemins de fer,

Messageries en cabotage

Des tracteurs S.C.E.T.A. sur les nerfs.

 

Trempez un croissant dans un crème,

Vous aurez Saint germain des Prés,

La Rue de Buci, la Rue de Seine,

Cours du commerce Saint André,

 

Et en suivant le même arôme

A savoir l'odeur de café,

Je descends à Sèvre Babylone

Dans les sous sols du Bon Marché.

 

L'Aurore, France Soir, Spécial-Dernière,

Tiens, voila du boudin au poids,

Des feuilles de chou pour nos chaumières

Et pour les chômeurs de l'emploi.

 

Rue Perdue au café Kabile

J'allais jouer au domino

Et je me montrait très habile

Sur les tapis de casino.

 

"A l'autobus de l'aventure"

J'ai été courir à Longchamps

Y avait du turf dans la nature,

Porte de saint Cloud au couchant.

 

Parouart, Pantruche ou bien Lutèce,

Ça souffle encore on n'sait comment

Ce grand corps doit boire la Seine

Pour oublier tous ses tourments.

 

 

París Pas Cher

Chanson de Joël Camous (2010)

 

Ya me gustaba París en el mapa
Mucho antes de pasar mi vida
Los muros no estaban blancos
Y su negrura me encantaba

Yo era un pájaro en París
Mirador de la Chapelle
Entre las llamadas y los ruidos
Quemaba la llama de mi vela

A los veinte años en la plaza del Panteón
Tuve a Santa Genoveva de patrona,
 Encontraba el tiempo largo
Me lo iba a gastar en Boulogne.

 

Pero primero el Sena, desde su cama,
Me delegó  una sirena
La encantadora isla de Saint-Louis
cuyo nombre poblaba las canciones más oídas

Mientras tanto tomé en  Clichy
Algunos coches, Por Favor,
Hasta las barreras de París
Provincia de Bagnolet

De estos puertos tristes,
De esas monedas que ya no sirven
Tal vez Montrouge me emborracho,
Me desespero Billancourt.

 

Ya se contaron mis campañas:
Boulevard Berthier, las corrientes de aire,
Los decorados de la ópera se marchitan

En el refugio de los baluartes de Thiers.

Batignole  Zona, región bloqueada,
¡Que se vayan de los ferrocarriles,
Mensajería de cabotaje
Tractores S.C.E.T.A. sobre los nervios.

Sumerja un croissant en una cafe crema
Tendrá Saint Germain des Prés
Rue de Buci, Rue de Seine
Cours de comercio de San Andrés,

Y siguiendo el mismo aroma
Es decir el olor del café,
Me bajo en Sèvres Babylone
A los sótanos del Bon Marché.

 

L'Aurore, France Soir, Ultimo especial,
Hey, aquí está morcilla al peso

Hojas de repollo para nuestras cabañas
Y para los desocupados del empleo


Rue Perdue, en el café Kabile
Yo iba a jugar al dominó
Y era bastante hábil

Sobre  alfombras de casino.

"Un autobús de la aventura"
Fuí a correr en Longchamps
Habia hipica en la naturaleza,
Puerta de Saint-Cloud al poniente


Parouart, Pantruche o Lutetia
Esto todavía sopla no se sabe como

Ese gran cuerpo debe beber el Sena
Para olvidar sus tormentos.

 

L'Etourdi (chanson)

                                   "et tant d'univers s'oublient... quels sont les grands oublieurs...qui donc saura nous faire oublier telle ou telle partie du monde  ? Où est le Christophe Colomb à qui on devra l'oubli d'un continent ? "

                                                                              Guillaume Appolinaire (Calligrammes)

 

En mil neuf cent quatre vingt douze,

J'ai dû oublier l'Amérique,

Sur un beau cahier Lapérouse,

Inventaire des transports publics.

 

Et j'ai pu découvrir la France,

Au hasard des chemins de fer,

Elle n'avait plus son élégance,

Ni sa cambrure de cavalière.

 

Paris, ça m'allait comme un gant,

En sous marin, je courais la Seine,

Par ses vases communicants,

Canaux et écluses s'enchainent.

 

En Auvergne et ses succursales,

D'autres vases communicants

Permettaient d'se rincer la dalle

Sans trop ameuter les cancans.

 

J'ai écumé le vieux Paris

Avec une belle diligence;

L'intérêt jamais ne tarit

A cette fontaine de Jouvence.

 

Quand j'eus une taille de guêpe,

Je fis la petite ceinture;

Bien sûr j'aurais préféré Dieppe...

Pour Porte d'Auteuil, en voiture !

 

J'ai aussi couru la banlieue

Avec du fret, plein les poches,

Et puis des poches sous les yeux,

Et les yeux doux, en double croche...

 

J'ai souvent foulé le mâchefer

D'Ile de France et de Navarre,

Quand on fait ce métier d'enfer,

Faut le faire pour l'amour de l'art...

 

Sur la carte du tendre j'ai per-

Du des plumes et l'orientation

Dans les 20 mille lieues sous les mers

Que j'ai connu par mes chansons.

 

 

Avec les nouvelles conquêtes,

On oublie un peu l'Amérique

J'avais d'autres valises en tête

Pour l'horizon et toute sa clique.

 

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