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* CHEMIN SCABREUX

 "Le chemin est un peu scabreux

    quoiqu'il paraisse assez beau" 

                                        Voltaire 

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Publié par Joel Camous

Joel Camous

Né à Carrières sur Seine (Seine et Oise) en 1950, Joël Camous a habité Paris de 1970 à 1997. Les lieux et des circonstances de sa vie sont  la matière de ses chansons. Tous les textes présentés ici sont destinés à être chantés. Il compose les musiques de ses chansons et il s'accompagne à la guitare.

 

                                Traduit du français par Libia Acero-Borbón et Christian Camous

 

                                                                                      

Minuit dans le siècle

                 

"C'est par la belle et tragique rue d'Aubervilliers que D.et W. continuent à marcher vers le nord..."

Guy Debord: Les Lèvres Nues (1956)

  

Passants de l'hiver mille neuf cent cinquante cinq

Pour l'heure nous avions la haute main

Sur le quartier Saint Gervais devenu un genre de Venise

Suite à la grande crue du 20 janvier qui élargit les berges.

  

Le reflux nous chassa vers le Nord Est, la Villette, la Chapelle,

Comme nous trouvions salutaire ce naufrage, nous y restâmes plusieurs saisons,

Dans ces parages de ports inconnus, ce combat, cette Amérique,

Et la Butte Chaumont, Paris bestiaux et la Chapelle Charbon,

  

Du pont de Flandres au Pont Marcadet,

Il y a moins de deux kilomètres,

Mais il fallait une pleine journée

Le débit de boisson est le maître,

 

Face aux longs murs noirs Rue d'Aubervilliers

Service des Pompes Funèbres Municipales

Et les cafés de l'Afrique,

Sortie de wagons jours et nuits

De garçons et de filles aussi,

C'est la révolution la nuit.

  

Les retards dans l'électrification des chemins de fer de l'est             

Laissaient encore les lourds convois fumants fuir vers la Champagne,

Au pont Riquet et du Département, cris de cornes de brume,

Aux atelier du matériel roulant s'essouflaient les machines,

Tandis que nous, au bar de l"Autorail", de l'"Escale", ou l'on dîne,

Mettions de l'huile sur le feu qui bientôt renverserait la vapeur,

La marche des usines,

Pour que le monde tourne dans l'autre sens.

 

Du pont de Flandres au Pont Marcadet,

Il y a moins de deux kilomètres,

Mais il fallait une pleine journée

Le débit de boisson est le maître,

   
Au dernier comptoir Rue de l'Évangile,

Les gazomètres dans le soleil levant,

Reliefs d'une vaste cuite,

                       

Il était encore minuit dans le siècle.

  Chanson de Joel Camous, 1986

 

 

                                    Medianoche en el siglo

 

                                   Transeúntes del invierno mil novecientos cincuenta y cinco,

                                   en el momento teníamos el control total

                                   del barrio san Gervasio vuelto una clase de Venecia

                                   por la gran inundación de enero 20 que aleja las orillas.

 

                                    El reflujo nos empuja hacia el Nord Este, La Villeta, La Capilla,

                                   salutario nos parecía este naufrago, nos quedamos varias estaciones

                                   en estas areas de puertos desconocidos, ese combate, aquella America,

                                   y la Butte Chaumont , Paris Ganado, Paris Carbon.

 

                                   Desde el Pont de Flandres hasta el Pont Marcadet,

                                   hay menos de dos kilómetros

                                   pero duramos un día entero,

                                   el bistrot es quien manda.

 

                                    Frente al largo muro de la calle d'Aubervilliers

                                   servicio municipal de funerarias

                                   y los cafes de la Africa,

                                   salida de vagones dia y noche

                                   tambien de muchachos y niñas

                                   es la revolucion por la  noche.

 

                                    Por retraso de la electrificación del ferrocarril del este

                                   corrían todavía largos comboyos fumando hacía la Champagne,

                                   sirenas de bruma gritan al puente Riquet y al del Departement,

                                   las maquinas sofocaban al taller del material móbil

                                   mientras nosotros, al Bar l Autorail, al de la Escale donde se cena,

                                   echabamos aceite al fuego que pronto daría marcha atras

                                   la marcha de las fábricas

                                   para que el mundo de la vuelta al otro lado.

 

                                   Desde el puente de Flandres hasta el puente Marcadet

                                   hay menos de dos kilómetros

                                   pero hacía falta un día entero

                                   el bistrot es quien manda

 

                                   Ultima barra Calle del Evangelio

                                   los tanques de gaz el sol del amanecer

                                   resaca de una gran borrachera

                                   aún era medianoche en el siglo

                                                                   Canción de Joel Camous, 1986

 

 

 Les Serres d'Auteuil

Chanson de Joel Camous

Novembre 2010

 Plus besoin de me présenter:

Je suis promeneur honoraire

Qui est enchanté d'arpenter

Paris Banlieue sans les horaires...

 

Dans mes belles virées urbaines,

Je n'entre plus dans les cafés

Mais dans les jardins, par aubaine,

Souvent on y croise des fées...

 

Je prends un peu trop d'autobus

Du haut en bas pour te chercher;

Toi tu le sais et tu en abuses,

Tu te caches, par dessus le marché...

 

Je t'ai trouvée aux serres d'Auteuil,

Pour les fleurs, c'est un grand lycée,

Une d'elles m'a fait de œil

Mais c'est toi la carte forcée...

 

J'ai vu des roses à Bagatelle

Mais toi tu n'étais pas dedans,

Pourtant habillée de dentelles

Des chevilles jusques aux dents

 

Le cinéma de ta silhouette

Exclusive, en ombre chinoise,

Je le regarde pendant la sieste,

Dessin animé blanc sur noir...

 

Comme le bien doit triompher

-je suis de prêt ce feuilleton-

Je viens souvent me réchauffer

Dans les feuillets de tes jupons...

 

Je t'ai feuilletée des années,

Sans même m'en apercevoir,

Aussi mes couplets surannés

Risquent bien de te décevoir...
 

Quoiqu'en disent les apparences,

Moi je préfère à l'âge mûr,

Les belles épanouies en France

Vêtues ou non de leurs ramures...

 

Je garde comme viatique

Ce chant troussé avec bonheur,

Je le sais digne de l'antique,

L'automne est un baroud d'honneur...

 

 

Los invernaderos  d’Auteuil

 

No hay  necesidad de presentarme:

Soy paseante honorario

Que está encantado de apear

París Banlieu sin los horarios...

 

En mis bellas vueltas urbanas,

No entro más en los cafés

Pero en los jardines, por ganga,

A menudo me cruzo con hadas...

 

Tomo demasiado el autobús

De arriba abajo para buscarte;

Tú misma lo sabes y abusas,

Te escondías, para colmo de malicia...

 

Te encontré en los  invernaderos de Auteuil,

Para las flores, es un gran liceo,

Una de ellas me embrujo

Pero tú eres la "carte forcée".

 

Vi rosas en Bagatelle

Mas tú no estabas entre ellas,

No obstante vestida de encajes

                                                         De pies a cabeza 

 

El cinema de tu silueta

Exclusiva, en sombra china,

Lo contemplo durante la siesta,

Dibujo animado blanco sobre negro...

 

Así como el bien debe triunfar

sigo de cerca este novelón

Vengo para recalentarme a menudo

En las los pliegues de tus enaguas...

 

Te he hojeado durante años,

Sín que te des cuenta siquiera

También mis coplas caducas

Ya corren riesgo de decepción.

 

Aunque digan las apariencias,

Yo prefiero la edad madura,

Las bellas esplendorosas en Francia

Vestidas o no de sus ramajes..

 

Yo guardo como viático

Este canto tejido con felicidad,

Sé que es digno de lo antiguo,

El otoño es una pelea de honor.

 

 

                                   Faubourg du Temple

 

Dans le quartier de la monnaie

                                            L’entrée est rue du jardinet

                                            Pour le repos cours de Rohan

A l’ombre mure du couchant

A l’heure où tout s’en va diner

 

Refrain

On a vu Jean Sans Peur au fond de l’eau

Quelque part vers le pont de Montereau

Quant à moi je demeure pour l’instant

Cinquante neuf, passages du Temps __

 

Dans les airs des accordéons

Toutes les stations ont le même nom

C’est Dubo…Dubon... Dubonnet

Sur le flanc gauche du tunnel

Apéritif avant le quai.

 

Là je m’en vais voir par exemple

La vraie patronne des rêveurs

En son bar, rue de Vaucouleur

La perle du faubourg du Temple

On s’y attarde pour gouter l’heure.

 

Aux murs ocre salis de bistre

Dans les miroirs bordés de stuc

La patronne a l’air toujours triste

Avec sa belle tête de turque,

Autour d’elle tournent les pistes

 

Le café passe par le Bosphore

Marmara et les Dardanelles

Istanbul est réputé fort

A l’heure qui fait les aquarelles

Et pas seulement dans le port.

 

Je reviendrais à l’aventure

Dans son roman rue Jules Verne

Sous les rideaux de la poterne

Après l’heure de fermeture

En me guidant à la lanterne.

                                                                                            Chanson de Joel Camous, 2009

 

Le Faubourg du Temple 

 

En el barrio de la moneda

La entrada es calle del jardinillo

Para el reposo, curso de Rohan

A la sombra otoñal del poniente

Cuando todos se va cenar

 

Refrán

 

Vimos a Jean Sans Peur en el fondo del agua

En alguna parte hacia el puente de Montereau

En cuanto a mí  me quedo por el momento

Al número 59 del Passage du Temps.

 

En los aires de  acordeón

Todas las estaciones tienen el mismo nombre

Es  Dubo … Dubon... Dubonnet

Sobre el costado izquierdo del túnel

Aperitivo antes del muelle.

 

Ya me voy  a ver eso si

La verdadera dueña de los soñadores

En su bar  Rue de Vaucouleur

La perla del Faubourg du Temple,

Allí nos demoramos saboreando la hora.

 

En las paredes ocre manchadas por bistre

En los espejos con borde de estuco

La dueña se ve siempre triste

Con su bella cabeza de turca

Alrededor de ella giran las pistas.

 

El café pasa por el Bósforo

Marmara y los Dardanelos

Estambul es muy famoso

A la hora que hace las acuarelas

Y no solamente en  el puerto

 

Volvería a la ventura

En su novela calle Julio Verne

Bajo las cortinas del portón

Después de la hora de cierre

Guiándome con el farol

 

      Paris perdu

                    La chanson guimauve, on en prend tous un coup.

                    (Le piano du pauvre, leo Ferré 1954)

 

Cette nuit alors que je dormais,

Les chevaux de bois ont disparu;

Avec tout ce que j’ai aimé,

La beauté désertait ma rue.

 

Il ne tourne plus le manège,

Les enfants passent leur chemin,

Il disparaitra dans la neige,

Et sera oublié demain.

 

 Aux beaux soirs de l’accordéon,

Quand il faisait chaud en juillet,

Il y avait bal sous le néon,

J’avais dix ans, je m’ennuyais.

 

 Maintenant qu’on a changé le décor,

Que je reconnais plus mon pays,

Qu’on lui a tatoué sur le corps,

Des habits neufs, moi je m’ennuie.

 

 Hier on a remplacé le bar,

Par le baratin des artistes,

Bar à vin pour leurs saturnales,

Cinéma-pizza et c’est triste.

 

 C’est eux qu’ont arraché les fleurs,

Qui en ont fait une mauvaise soupe,

Toutes leurs combines sont des leurres,

Presque tout tombe sous leur coupe.

 

 Paris avait bouclé sa une

Avec le regard de Garance

Des gosses dans toutes les rues

Pour leurs éternelles vacances

 

L’air de la rue était si riche,

On n’en respirait jamais tout;

Pour les pauvres il n’était pas chiche,

Il y avait de l'esprit partout

 

On gravait dans la craie des murs

Avec des vieux bouts de silex,

Des cœurs des flèches et des fémurs

Croisés surmontés d’une tête.

 

C’était pas pour la galerie

Ces gravures de trois fois rien,

Ces impressions sans imprimerie

Seraient recouvertes demain.

 

                                                        Tout a changé à Paris,
                                                        Pour ces gens arrivés de la veille
                                                        Aux enchantements ils sont sourds,
                                                        Et, par eux, fini les merveilles.

                                          

                                                           Chanson de Joel Camous, (avril 2010)

 

                    Paris perdu

 

Esta noche mientras dormía,

Caballos de madera se han ido;

Con todo lo que amaba,

La belleza partio de mi calle.

 

Ya no gira el carrusel,

Los niños pasan su camino,

Desaparecerá  en la nieve,

Y será olvidado mañana.

 

 En los bellos tiempos del acordeón

Cuando hacía calor en julio,

Habia un baile bajo el neón,

Yo tenía diez años, me aburría.

 

Ahora que han cambiado la decoración,

Que no reconozco a mi país,

Que le  tatuaron en el cuerpo,

Ropa nueva, me aburro.

 

Ayer reemplazarons la barra,

Por la charlatanería de los artistas,

Bar a vino para sus Saturnalias

Cine-pizza y que triste.

 

Fueron ellos quienes arrancaron las flores,

Que hicieron una sopa mala,

Todos sus planes son engaños,

Todo cae bajo su dominio.

 

La canción dulzona pasa de moda,
La canción dulzona va siempre demasiado lejos.

 

París ya tenia su primera página

Con la mirada de Garance

Ninios en todas las calles

Paras sus vacaciones eternales

 

El aire de la calle era  tan rico,

Jamás respirábamos todo

Para los pobres no era tacaño

Había sabiduria por todo lado

 

Gravábamos en las paredes de yeso

Con viejos pedazos de pedernal,

Corazones y flechas y fémures

Cruzados ,coronados por una cabeza.

 

No eran para la galería

Estos grabados sin valor

Estas impresiones sin imprimir

Estarían cubiertas mañana.

 

Todo ha cambiado en Paris

 Para esa gente llegada  la víspera

A los encantos son sordos,,

Y para ellos,  no habra mas maravillas.

                                                                                  SUITE : link

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