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* CHEMIN SCABREUX

 "Le chemin est un peu scabreux

    quoiqu'il paraisse assez beau" 

                                        Voltaire 

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Publié par VERICUETOS

                                       Travail, Famille, Patrie

                                                        de Sylvie Malevergne

 

                  SylvieM.706                    

 

Accusée à tort, mais indomptée dans l'arène où le sable brille comme l'or. Survoltée, la foule s'enflamme.  Rongée par le désir enivrant de voir jaillir le sang. Les chapeaux volent, des tracts noircis par une écriture épaisse, vont de mains en mains, des phrases glissant de bouches en bouches.

Il est deux heures d'une après-midi torride. Je suis là, au milieu des fauves et, j'attends. Un homme, aux yeux exorbités, devant le peuple souverain, et jette en désordre, dans le haut-parleur blanc, son plaisir à être là, l'excitation qui l'agite et son impatience que le spectacle commence. 

Quand, Virevoltant dans les airs, un carré de tissu bleu vient se poser à mes pieds. Je défie alors la masse bruyante.

Des perles de sueurs roulent, soudain, sur mon front et forment en arrivant au cou, un collier de gouttelettes imperceptibles.

Je ramasse, sans attendre, le fichu couleur océan et m'en recouvre le visage. Mes Yeux s'ouvrent en fin. Un absolu bleu m'envahit jusqu'au plus profond du néant qui m'habite. L'arène semble une alvéole aux reflets indécis, un coquillage géant logeant un mille têtes large et visqueux. De petites mouettes blanches se posent un instant sur mes cils et sèchent mes larmes, gonflées de sel.

Une rafale de rires et de cris stridents effraient les messagères des solitaires tellement seuls. Elles s'envolent ainsi dans une nuée de colibets, de petites mouettes se posent un instant sur mes cils.

 "Quand le ciel est bleu, je pense, la mer l'est aussi. Ils se fondent l'un dans l'autre. Deux univers, qui au loin, ne font qu'un : l'infini unit au fini, au loin rien ne les séparent. Les étoiles, la nuit ne dont elles pas les premières balises étudiées de cette infini impalpable."  

 Egarée dans mes pensées, je ne sens plus la lourdeur du temps qui passe. L'homme aux yeux exorbités, me pointe d'un air menaçant. Le souffle de son haleine s'engouffre dans le haut-parleur blanc, et fait voler mon coin de mer bleue.

Il explique à ceux qui peuvent encore l'entendre, comment ils vont me dire  adieu/ Alors, la foule se met à piétiner, à hurler; à écumer devant moi qui ne suis plus qu'une feuille morte, qu'une pierre devenue sable.

       

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