Tendencias poéticas latinoamericanas
Poesía ecuatoriana actual
Quito, capital cultural latinoamericana 2011 - Centro Histórico
La capital ecuatoriana tiene el privilegio de ser la ciudad que en toda América conserva intacto un Centro histórico, que es el más grande del continente y el menos alterado. Ganó para el 2011 el título de “Capital Americana de la Cultura”. Por tal motivo, la revista bilingüe Vericuetos se llena de contento, y se asocia a los eventos culturales que se están llevando a efecto en todo el Ecuador, publicando a una de sus poetas más activas, prolija como creadora de metáforas y de una solvente calidad versificadora que últimamente explota la veta de lo nacional, en lo concerniente a la leyenda indígena. Algunos de estos poemas el lector los encontrará más abajo, los que recientemente oímos en París en el Instituto Cervantes, en un recital matizado con música de legendarios instrumentos indígenas de la zona andina.
Referenciando los aborígenes de América, aterriza suave en la memoria, uno de los connotados escritores ecuatorianos, quien escribió obras de teatro, y es el autor de Huasipungo, una de nuestras primeras lecturas de juventud sobre los problemas del indio, que aún hoy, tanto en Ecuador como en Perú, están lejos de resolverse. Jorge Icaza trata magistralmente puntos sobre el doloroso drama de los terrígenos.
Retomando el hilo de Rocío, que como su homólogo masculino trató distintas temáticas, ella también lo hace y el lector lo encontrará en el texto de Natalie Lalisse-Delcourt que hace parte del presente conjunto textual.
Ecuador es una tierra de personajes de trascendencia por su valía. No podemos terminar esta nota sin hacer alusión a una de las más entrañables de las mujeres ecuatorianas, ésta, en un campo distinto al de Rocío Durán-Barba. Se trata de Manuelita Sáenz, que llena los espacios históricos de las luchas independentistas con soberbias arengas a tropas sudorosas, con gritos de valor para que los cañones rujan con mayor bravura, sepulturera de todos los prejuicios que ataban la libertad femenina de su tiempo; ella con más bríos eróticos que las fuerza del caballo palomo de Bolívar; nos ha legado registros de una mujer que aún hoy se encuentra a la vanguardia de los valores más caros que exige la modernidad de la mujer actual. Llenos de nostalgia y pesar, recordamos ahora que murió pobre y también olvidada completamente de sus contemporáneos en un lejano, perdido, arenoso y polvoroso pueblo peruano, que se le conoce con el nombre de Paita. En uno de los rincones de su destartalada casa “crece ahora su gloria, como crece la sombra en el mar cuando el sol declina”, así lo dijo el poeta.
Por Efer Arocha
Présentation de Rocío Durán-Barba – Institut Cervantès, le 17 mai 2011
J’ai fait la connaissance de Rocío en novembre 2009, grâce à Emmanuelle Sinardet qui dirige le Centre d’études équatoriennes, et ce lors du colloque qu’Emmanuelle avait organisé à l’Université Paris X Nanterre, sur le thème de l’équatorianité. Cette rencontre m’a permis de découvrir une artiste aux talents multiples : poète, mais aussi romancière, journaliste, essayiste et plasticienne, Rocío Durán-Barba explore une large palette de modes d’expression sans cesse renouvelés et l’univers que l’on découvre au travers de son œuvre ne cesse de surprendre.
Avant de vous présenter les traits fondamentaux de sa poésie, je vais brièvement évoquer le parcours et la carrière de notre invitée :
Sans cesse en mouvement, toujours entre deux avions, Rocío Durán-Barba partage son temps entre l’Équateur, la France et la Suisse. Lorsque Claude Couffon, Professeur à la Sorbonne, l’a découverte en 1991, Rocío était déjà renommée en Équateur et écrivait depuis Paris des chroniques pour plusieurs journaux latino-américains.
• Consultante auprès de l’UNESCO, elle a aussi été conseillère de l’Ambassade d’Équateur auprès de cette organisation internationale.
• Diplômée en Sciences politiques et sociales et en Droit, Rocío Durán-Barba est aussi avocate de l’Université Catholique de l’Équateur. Diplômée des Universités de Vienne et de Paris en Sciences Internationales, Droit International et Diplomatie, elle a également suivi des études d’art à Denver, aux États-Unis.
• Rocío a réalisé des documentaires pour la télévision et c’est en tant que journaliste qu’elle a interviewé plusieurs personnalités dont le Président François Mitterrand en 1991. Plus de 700 de ses chroniques d’opinion ont été publiées dans les pages éditoriales de El Comercio et de Diarios de América, ainsi que dans différentes revues en France, en Espagne et en Équateur.
• Elle a exposé ses œuvres artistiques à Quito, aux États-Unis et en France. Ses dessins et peintures servent d’illustrations à ses livres.
• Depuis 2009, Rocío dirige une fondation qui porte son nom et qui est consacrée, essentiellement, à la diffusion de la culture équatorienne.
Rocío Durán-Barba vient de publier aux éditions Allpamanda, Panorámica actual de la cultura ecuatoriana : c’est un travail colossal qui rassemble des articles scientifiques rédigés par les plus grands spécialistes de la question équatorienne. Cet ouvrage, d’une richesse remarquable, est immanquablement appelé à figurer en bonne place dans les bibliographies de référence des chercheurs.
Les travaux et projets que Rocío mène de front sont nombreux mais sa détermination, sa disponibilité et sa générosité vont de pair avec un dynamisme et une énergie inépuisables. Elle travaille actuellement à un livre d’art qui s’articule autour de poèmes en espagnol, en français et en arabe, Le verbe du désert, ouvrage qui verra le jour en septembre. Après une tournée en Équateur, où elle présentera le livre Panorámica actual de la cultura ecuatoriana dans la plupart des provinces de l’Équateur et après de nombreux événements qu’elle prépare en Europe pour faire écho aux célébrations de « Quito, capitale culturelle américaine 2011 », elle représentera l’Équateur au Festival international de poésie de Paris en septembre.
L’œuvre que nous vous présentons aujourd’hui, Ecos de la eterna primavera, a été choisie par les éditions Caractères de Paris pour être publiée, en version bilingue, et présentée au Salon du Livre de Paris en mars 2010, en l’honneur du Bicentenaire de l’Indépendance des pays latino-américains et également à l’occasion des 60 ans de la création des éditions Caractères.
La traduction de Ecos de la eterna primavera (Hymne à l’éternel printemps) fut pour moi une expérience intellectuelle des plus intéressantes car, avec Rocío, nous avons pu travailler de concert, à quatre mains. Les deux langues, le français et l’espagnol, se sont fait écho, dans un dialogue qui a nourri sur le mode des vases communicants ce texte-rencontre d’une profondeur éthérée.
Le recueil, illustré d’œuvres originales de Rocío Durán-Barba, s’inscrit dans le continuum d’un récit fondé sur une légende indigène évoquant la création de Quito et des villes qui font l’Équateur. C’est un hymne dédié à la fondation de la capitale andine, un chant-hommage animé d’un fervent espoir en l’avenir où résonne l’identité aux multiples visages de la culture équatorienne.
Entre verticalité et horizontalité, les échos de la mémoire tissent un fil, tracent un chemin, chevauchent l’éclair, entre deux printemps, celui de Paris et celui de l’Équateur. En quête de l’harmonie ancestrale, le poète-tisserand, poète-potier, poète-laboureur respire une atmosphère de sortilège au-dessus du volume écrasant du monde moderne, technologique et consumériste. Le printemps est germination, explosion, inflorescence, il libère les pouvoirs bien réels de reproduction de la vie, aux antipodes des écrans qui, en donnant une image virtuelle de la vérité de l’homme, privent celui-ci de sa virtualité essentielle.
La voix poétique revendique le droit des peuples à l’expression propre, à se dire eux-mêmes, à ne pas être dits par l’autre.
Porte-parole, ou plus exactement porte-plume d’une multitude de peuples différents, qui parlent plusieurs langues, le rhapsode s’élève contre le pillage des âmes, des cultures et des savoirs et revendique une identité volcanique : « Somos erupción al infinito ». Un surgissement passe par le chant et la danse, il tourbillonne en cercles concentriques d’un continent à l’autre. Il est sans bornes, comme l’éternité.
Les œuvres poétiques de Rocío Durán-Barba sont de véritables architectures sonores. On retiendra en particulier la créativité des images, l’énergie vitale qui dynamise l’imagination du lecteur, le naturel avec lequel l’harmonie des sons rythme le sens. Ces vers exaltent la force et la majesté imposantes des volcans andins, le tellurisme de la Pacha Mama, inaliénable, face à l’ingérence agressive de l’homme moderne - cet « otro-nadie », ou « otro-ninguno » - qui prétend rivaliser avec les pleins pouvoirs de la nature.
Les associations lexicales et sonores qui disent le murmure cristallin des cascades, des ondes pluviales et fluviales, le fourmillement de la faune et le bruissement de la flore multicolore équatoriennes sont un ravissement pour les sens et donnent parfois du fil à retordre au traducteur, scrupuleux de respecter chaque souffle, chaque mouvement, chaque vibration du texte.
La voix poétique interroge les différentes dimensions de l’espace et du temps, du devenir, auxquelles elle confronte la vanité des aspirations humaines. Pour vivre pleinement l’instant d’où surgira l’écriture, elle médite, elle rêve et convoque l’immanence du souvenir et de la mémoire. L’inspiration, née de la nuit, puise son énergie créatrice de la nécessaire solitude, elle est souffle et se matérialise pour dire aussi l’indescriptibilité de la ville, laquelle, insaisissable et mouvante, se décline au gré d’allitérations qui roulent en cascades de vers en vers.
La ville, telle qu’elle apparaît déjà dans le recueil París, poema azul, est tour à tour masse monumentale, histoire pétrifiée inaltérable ou fantôme déliquescent, elle est embrouillamini, grouillement, indifférence et effervescence, elle requiert qu’on s’y adapte.
Aussi bien dans Ecos de la eterna primavera que dans Sólo un viaje, publié en 2006, ce qui m’a particulièrement impressionnée c’est la condensation du sens au moment d’exprimer l’introspection et la réflexion menée sur l’anti-temps. Les vers de ce long poème et les illustrations qui l’accompagnent reflètent un univers de sensations et de « particules élémentaires » avec lesquelles il est toujours possible de communiquer, par-delà la distance, et ce, grâce à des sortes de brèches qui s’ouvrent dans la perception du temps. Dans ces instants privilégiés où l’essence même de toute chose est à portée de main, le je poétique accède à la palpation de l’infini, qui est tout à la fois l’un et le multiple.
Sous la plume précise de Rocío Durán-Barba, la nostalgie, fille du temps, n’a rien de tragique, elle est conscience de l’éphémère et de la permanence, elle est conscience avérée que l’espace lui-même ignore tout de ce que l’homme, dans sa cosmogonie, nomme séparation et distance.
J’ajouterai, sur le plan formel, que Rocío Durán-Barba joue avec une disposition savante du texte sur la page, usant de typographies différentes et signifiantes, ce qui donne un texte peint, sculpté, et non mécaniquement reproduit, comme ceux qui sortent de nos imprimantes ou des rotatives off-set. L’objet-livre a son importance et Rocío a le goût du travail soigné.
Ce qui caractérise son style également, aussi bien d’ailleurs dans ses essais que ses poèmes ou ses romans, ce sont les mots composés qu’elle fabrique. Ces créations suscitent l’interrogation du lecteur. On est tenté de penser, tout d’abord, que ces mots, jointoyés par deux, par trois, au moyen d’un trait d’union parfois, rendent visibles sur la page un objectif manifeste de précision, et non l’hésitation ou le doute de l’écrivain au moment de choisir entre une perspective d’approche et une autre ; puis, quand on sait l’écrivain peintre, on pense aux repentirs, si mystérieux et riches de sens, des artistes sur la toile. Mais, lorsque l’on pousse la réflexion, on perçoit clairement que ce mode d’écriture crée un langage unique, plus apte à rendre compte des différents angles ou des différentes résonnances sous lesquels on peut appréhender et donc nommer une même réalité ou une même abstraction.
J’ai l’intuition que ces créations-recréations, ces questions que pose cette œuvre et dont les réponses se trouvent fréquemment dans le silence, puisent aux racines d’une humanité commune, je veux dire par là de ce que les hommes, au-delà de leurs origines, nationalités, croyances ou expériences de vie, partagent ontologiquement, au plus secret d’eux-mêmes.
Nathalie Lalisse-Delcourt
Université Paris Ouest Nanterre
CRIIA, E. A. 369-E. D. 138
La revue Vericuetos publie un extrait de son recueil de poèmes, Ecos de la eterna primavera, cliquer ici : link
Presentación de Rocío Durán-Barba llevada a efecto en el Instituto Cervantes
el 17 de mayo de 2011
Por Nathalie Lalisse-Delcourt
Profesora de la
Université Paris Ouest Nanterre
CRIIA, E. A. 369-E. D. 138
Traducida por Efer Arocha
Conocí a Rocío en noviembre de 2009 gracias a Emmanuelle Sinardet quien dirige el Centro de Estudios ecuatorianos; fue en el momento del Coloquio que Emmanuelle organizó en la Universidad París Ouest Nanterre, sobre el tema de la ecuatorianidad. Este encuentro me permitió descubrir a una artista de múltiples talentos: poeta, novelista, periodista, ensayista y artista plástica, Rocío Durán-Barba explora una larga paleta de modos expresivos, sin cesar de renovarlos, y el universo que uno descubre a través de su obra no deja de sorprender.
Antes de presentarles las claves fundamentales de su poesía, brevemente voy a evocar el trayecto de la carrera de nuestra invitada:
Siempre entre dos aviones, sin detener el movimiento, Rocío Durán-Barba divide su tiempo entre el Ecuador, Francia y Suiza. Cuando Claude Couffon, catedrático de la Sorbona, la descubre en 1991, Rocío ya gozaba de prestigio en Ecuador y escribía en París crónicas que se publicaron en varios periódicos latinoamericanos.
Consultante de la UNESCO, también fue consejera en representación de la Embajada del Ecuador ante dicha organización internacional. Diplomada en Ciencias políticas y sociales, y en Derecho. Abogada, egresada de la Universidad Católica del Ecuador. Diplomada de las Universidades de Viena y de París, en Ciencias internacionales, Derecho internacional y diplomacia. Igualmente siguió estudios de arte en Denver, EE.UU.
Rocío realizó documentales para la televisión y en tanto que periodista hizo entrevistas a varias personalidades, entre las cuales se encuentra el Presidente François Mitterand, en 1991. Más de 700 crónicas de opinión han sido publicadas en las páginas editoriales de El Comercio y de otros diarios de América, como también en diferentes revistas en Francia, España y Ecuador.
Ella ha expuesto sus obras artísticas en Quito, Estados Unidos y Francia. Sus dibujos y pinturas sirven de ilustraciones a sus libros.
Desde el 2009, Rocío dirige una Fundación que lleva su nombre y que se consagra esencialmente a la difusión de la cultura ecuatoriana.
Rocío Durán-Barba acaba de publicar en las Ediciones Allpamanda, Panorámica actual de la cultura ecuatoriana. Es un trabajo colosal que agrupa artículos científicos, redactados por los más grandes especialistas sobre temas ecuatorianos; es una obra de notable riqueza. Está llamada a figurar en sitio destacado entre las bibliografías de referencia de los investigadores.
Los trabajos y proyectos que Rocío lleva a cabo son numerosos; sin embargo, su determinación, su disponibilidad y su generosidad van a la par, con dinamismo y energía inagotable. Actualmente trabaja en un libro de arte que se articula en torno de poemas en español, en francés y en árabe, El verbo del desierto, obra que verá la luz en septiembre. Después de una gira por el Ecuador donde presentará el libro Panorámica actual de la cultura ecuatoriana, en la mayoría de las provincias ecuatorianas y luego de numerosos eventos, se prepara en Europa para ser resonancia de las celebraciones de “Quito capital cultural americana 2011”. Igualmente representará al Ecuador en el festival internacional de poesía de París en septiembre.
La obra que nosotros les presentamos hoy, Eco de la eterna primavera, fue escogida por las éditions Caractères de París para ser publicada en versión bilingüe y ser presentada en el Salón del Libro de París en marzo de 2010, para honrar el bicentenario de la Independencia de los países latinoamericanos, e igualmente para celebrar los sesenta años de la creación de las éditions Caractères.
La traducción de Eco de la eterna primavera –en francés Hymne à l’éternel printemps–, fue para mí una experiencia intelectual de lo más interesante porque con Rocío trabajamos conjuntamente a cuatro manos: las dos lenguas, francés y español, hicieron eco dentro de un diálogo nutrido, a la manera de vasos comunicantes, y brotó este texto-reencuentro de una profundidad etérea.
Selección ilustrada con obras originales de Rocío Durán-Barba, la obra se inscribe en la continuación de un relato de una leyenda indígena que evoca la creación de Quito y de las ciudades que forman Ecuador. Es un himno dedicado a la fundación de la capital andina, un canto-homenaje animado de una ferviente esperanza en el futuro donde resuena la identidad de rostros múltiples de la cultura ecuatoriana.
Entre la verticalidad y la horizontalidad, los hechos de la memoria tejen un hilo, trazan un camino, cabalgan el relámpago, entre dos primaveras, la de París y la del Ecuador. En busca de la armonía ancestral, la poeta tejedora, poeta alfarera, poeta aradora, respira una atmósfera de sortilegio sobre la voluminosidad aplastante del mundo moderno, tecnológico y consumista. La primavera es germinación, explosión, inflorescencia, ella libera los poderes bien reales de la producción de la vida, en las antípodas de las pantallas que entregan imágenes virtuales de la realidad del hombre, privando a éste de su virtualidad esencial.
La voz poética reivindica el derecho de los pueblos a la expresión propia, a hablar en nombre propio, y no que otros hablen por ellos.
Vocero o más exactamente porta-pluma de una multitud de pueblos diferentes que hablan distintas lenguas, el rapsoda se levanta contra el pillaje de las almas, de las culturas y del saber: reivindica una identidad volcánica, como lo pregona el verso “somos erupción al infinito”. Tal surgimiento pasa por el canto y la danza, es un torbellino en círculos concéntricos de un continente a otro, sin límites como es la eternidad.
Las obras poéticas de Rocío Durán-Barba son verdaderas arquitecturas sonoras. Recordaremos de manera particular la creatividad de imágenes, la energía vital que dinamiza la imaginación del lector, lo natural con el cual la armonía del sonido rima con el sentido. Sus versos exhalan la fuerza y la majestad que imponen los volcanes andinos, el telurismo inalienable de la Pacha Mama, de cara a la ingerencia agresiva del hombre moderno, ese “otro nadie”, u “otro ninguno” que pretende rivalizar con los plenos poderes de la naturaleza.
Las asociaciones léxicas y sonoras que plasman la murmuración cristalina de las cascadas, de las ondas lluviosas y fluviales, del hormiguear de la fauna y de la mezcla de la flora multicolor ecuatoriana producen ese arrobamiento por la significación, que, a veces, le hace ardua la tarea (¿?) al traductor escrupuloso, respetuoso de cada soplo, de cada movimiento, de cada vibración del texto.
La voz poética interroga las diferentes dimensiones del espacio y del tiempo, del devenir, a los cuales se confronta la vanidad de las aspiraciones humanas. Para vivir plenamente el instante del que surge la escritura, ella medita, sueña y convoca la inmanencia del recuerdo y la memoria. La inspiración, nacida de la noche, poderosa energía creadora de la necesidad de la soledad, es aliento que se materializa para expresar también lo indescriptible de la ciudad, la cual es inasible y movediza, declinándose al grado de aliteraciones que ruedan en cascada de verso en verso.
La ciudad, tal como ya aparece en el libro París poema azul, es ora masa monumental, ora historia petrificada e inalterable, donde los fantasmas delicuescentes hacen que ella sea desorden, ruido, indiferencia y efervescencia, requiriendo que uno se adapte.
Igualmente en Ecos de la eterna primavera como en Sólo un viaje, publicado en 2006, lo que particularmente me ha impresionado es la condensación del sentido en el momento de expresar la introspección y la reflexión que conducen al antitiempo. Los versos de ese largo poema, y las ilustraciones que lo acompañan, reflejan un universo de sensaciones y de “partículas elementales” con las cuales siempre es posible comunicarse pese a la distancia, y esto gracias a las grietas o brechas que se abren dentro de la percepción del tiempo; en esos instantes privilegiados en los cuales la esencia misma de todas las cosas está a la mano, es cuando el yo poético accede a la palpitación del infinito, que es todo a la vez, el uno y el múltiple.
Bajo la pluma precisa de Rocío Durán-Barba, la nostalgia, hija del tiempo, no tiene nada de trágico, ella es conciencia de lo efímero y de lo permanente, ella es conciencia pura y segura de que el espacio en sí ignora todo lo que el hombre, en su cosmogonía, llama separación y distancia.
Agrego sobre el plan formal, que Rocío Durán Barba juega con una disposición sabia del texto en la página, usando tipos y significantes diferentes que constituyen un texto pintado, esculpido y no mecánicamente reproducido, como ésos que salen de nuestras imprentas o rotativas en off-set. El libro-objeto tiene su importancia, y Rocío tiene el gusto del trabajo delicado.
Lo que igualmente caracteriza su estilo, como también por otra parte sus ensayos, poemas o novelas, son las palabras compuestas que ella fabrica; son creaciones que suscitan la interrogación del lector. Uno está tentado a pensar primero que esas palabras reunidas de dos en dos, de tres en tres, a veces con un guión en medio, hacen visible en la página un objetivo de manifiesta precisión, y no la incertidumbre o la duda del escritor al momento de elegir una perspectiva de acercamiento u otra. Luego, cuando se conoce al escritor-pintor, se piensa en los arrepentimientos misteriosos y ricos de sentido de los artistas en el lienzo, pero cuando se profundiza en la reflexión, se percibe claramente que esa manera de escribir crea un lenguaje único más adaptado a la accesibilidad de los diferentes ángulos, a las distintas resonancias en las cuales se puede aprehender y nombrar una misma realidad o una misma abstracción.
He tenido la intuición que esas creaciones-recreaciones, esas preguntas que hace esta obra cuyas respuestas se encuentran frecuentemente en el silencio, hurgan en las raíces de una humanidad común, en esto que los hombres, más allá de los orígenes de nacionalidad, creencias o experiencias de vida, comparten ontológicamente, en lo más secreto de ellos mismos.