Poesía/poésie de Francisco Amín Mosquera1
Extractos de la colección poética " Tantacarcel"del poeta colombiano
Francisco Amín Mosquera
Traducción realizada por Nathalie Duhart
LA FLOR DE DILIA
El tiempo pasa y no pasa
Pasamos nosotros pensando y diciendo
Pasa el tiempo y ¿sí pasa?
Asciendo a la luz de tu mirada eterna
Me clavan tus ojos en las líneas de estos caminos
Llego hasta la sensación de los arcanos
Algunos llaman instante a este secreto
Cuando la flor de Dilia luminosa germina
Delicioso vegetal que crece ante mis ojos,
Roja me alimenta...
El mismo soy y otro en este mundo.
Pasa el tiempo y no pasa
Gracias a la Flor de Dilia
Canto en el alma.
Sí. La música es el misterio que nos cuida.
La fleur de Dilia
Le temps passe et ne passe pas
Nous avançons nous mêmes en pensant et disant
Le temps passe et est-ce qu'il passe ?
Je rejoins la lumière de ton regard éternel
tes yeux me clouent sur les lignes de ces chemins
Je parviens même à avoir la sensation des arcanes
Certains appellent ce secret l'instant
Quand la fleur de Dilia lumineuse germe
Végétal délicieux qui croît devant mes yeux,
Rouge elle me nourrit...
Je suis le même et autre dans ce monde.
Le temps passe et ne passe pas
Grâce à la fleur de Dilia
Chant dans l'âme
Oui. La musique est le mystère qui veille sur de nous.
EN UNA SALA DE TEATRO
EN TANTACARCEL
Preguntó el títere a la marioneta:
-¿Quién con manos de maestro
Mueve los hilos que te invitan a bailar con gracia?
-¿Hilos?¿Cuáles hilos?
Respondió la bailarina
Sonriente y animada.
Entonces se escuchó una carcajada
Que estremeció el corazón de los presentes
Era el muñeco...
Que sentado en las rodillas del ventrílocuo
Se burlaba de nosotros.
Dans une salle de théâtre
de "Tant d’enfermement"
Le pantin demanda à la marionnette :
"qui, avec des mains de maître,
bouge les fils qui t'invitent à danser avec grâce ?"
- "des fils ? mais quels fils ?"
répondit la danseuse
souriante et pleine d'entrain
Alors on entendit un éclat de rire
qui fit frémir le cœur du public
C'était la poupée ...
qui, assise sur les genoux du ventriloque,
se moquait de nous
EL CARACOL Y LA MUÑECA
Ella llegó acariciando un caracol
Que le subía por la mano…
Ella llegó con una muñeca
Me envolvieron en su cariño
Y hablaron…me dejé llevar
Entonces vi pasar sus voces diminutas
A través de mi cuerpo.
Ella era la bisabuela
Trayendo desde el alba más de un siglo
Y ésta, a la que jamás olvidaría…
Contaba cinco años arriba del suelo.
Hablaron y hablaron como tan sólo ellas
Saben y pueden hacerlo.
Las oí, todavía las escucho…
Trato de recordar cuándo la vida
Me ha concedido algún instante
Que esté a la altura de éste encuentro
Donde los siglos y las horas se disuelven
Instante en que las palabras
Recuperan la luz de su memoria
Y apenas puedo expresarlo con estas
Casi leves, casi escasas, casi mías…
Danyxa Uxor ven y dedícame otro beso…
L'ESCARGOT ET LA POUPEE
Elle arriva en caressant un escargot
qui remontait sur sa main ...
Elle vint avec une poupée
Ils m'enveloppèrent de leur affection
et discutèrent… je me laissai porter
Alors je sentis leurs voix minuscules
A travers mon corps.
Elle, était l'arrière-grand-mère
Rapportant de l'aube plus d'un siècle
Et celle-ci, que je n'oublierais jamais…
avait cinq ans au-dessus du sol.
Elles parlèrent et parlèrent comme elles seules
savent et peuvent le faire.
Je les entendis, et je les écoute encore…
J'essaie de me rappeler quand la vie
m'a accordé un seul instant
qui ait été à la hauteur de cette rencontre
où les siècles et les heures se dissolvent
Instant durant lequel les mots
récupèrent la lumière de leur mémoire
et à peine puis-je m'exprimer avec ces mots
presque légers, presque rares, presque miens…
Viens Danyxa Uxor et réserve-moi un baiser supplémentaire …