MATTHIEU GOSZTOLA
UN JEUNE POÈTE FRANÇAIS
De temps en temps, nos lecteurs nous demandent où se trouve la nouvelle génération des poètes Français. Voici notre réponse :
MATTHIEU GOSZTOLA
Depuis ton départ
Les objets de ta chambre racontent
Une autre réalité que toi
*
J’ai du chagrin
C’est quelque chose de semblable
À ce qui a vraiment disparu
*
Le bleu pur et très haut
Pour que tu sois ton départ
*
Tu as réussi à te délivrer de la forme du corps
Pour avoir cette fois la forme des nuages
Cette fois celle de la jonquille qui tremble
Un peu cassée sous la pluie
*
Dans l’été il y a la peur de mourir
De celui qui ne rencontre rien
Que les choses
*
En regardant les arbres je pense à
L’odeur des écorces de clémentine sur tes doigts
Comme un cadeau que te laissait le fruit
Avant de s’incorporer à toi
Pour que tu te souviennes qu’il avait été aussi seul un jour
*
La nuit vient chercher notre visage
Pour nous le présenter à notre réveil
Parmi les petites choses du jour
*
Les étoiles viennent du cœur
Même si elles paraissent loin de nous
*
Surtout aussi
J’aimais t’embrasser avec simplement ma main sur les choses
Même loin de toi
Car chaque chose me renvoyait toi dans les pensées jamais distraites de toi
*
La brillance d’un souvenir comme un objet
Comme les cils tombés et qu’on ne cherche pas
*
Qu’est-ce que les mots font à la mémoire
Qui est un territoire
Où j’espère encore
*
Je reviendrai dans l’aucune clarté de toi
Sous la terre là
Et mes souvenirs de toi parmi tout
*
Le jour est comme
Une douceur jamais finie
*
J’ai trouvé de toute part
Sans rien rapporter
Ce qui parle de toi
*
Longtemps je me regarde partir
Avec ton visage qui tombe dans l’immobilité
Est-ce d’irréalité que le bleu d’un lac nous déchire ?
*
Je te regarde une dernière fois
Je crois ouvrir
Ce qui vient des fumées
*
Cela fait cent vingt-deux jours et cent vingt-deux nuits que tu es parti
J’aimerais toucher sans me blesser les étoiles
*
Pourquoi les larmes ne fondent pas dans la mémoire comme la neige
Sur le rebord des fenêtres pour laisser une possibilité
À un oiseau imaginaire de venir
Même au plus profond de l’hiver
*
Il y a un espace intermédiaire dans le visage
Où se prendre par la main
Sans jamais rien en savoir
*
Au bout du compte
Dans mon souvenir
Tu arrives davantage
*
J’ai appuyé tellement fort avec mes mots sur le papier
Que tu es apparu
Note biographique
Matthieu Gosztola est né le 4 octobre 1981 au Mans (Sarthe). Doctorant en littérature et en sciences humaine, il enseigne au Mans et à Paris la littérature. Il ne se limite pas à des parutions d’ouvrages mais a publié ses poèmes « dans une centaine de revues littéraires », françaises comme Caravanes, Voix d’encre, Phréatique, Encres Vagabondes ou Salmigondis, belges comme L’arbre à paroles, Archipel, ou encore Ecritures, canadiennes comme Moebius ou Art le Sabord… Ses poèmes sont parus dans des anthologies, comme au Cherche Midi ou chez Donner à voir. Des numéros de revues lui ont été consacrés : Soleils et cendre et Verso. Ses poèmes ont été traduits en anglais et publiés dans la revue Silver Visions II Visions-International aux États-Unis. Matthieu Gosztola est le plus jeune auteur à avoir été publié dans la revue de littérature mondiale Caravanes. Parallèlement à son travail de poète, il a écrit des articles pour la Comédie-Française, pour les Presses Universitaires de Rennes... Il a participé à l’édition critique des œuvres de Raymond Roussel et à des colloques internationaux à Paris, à Laval, en République Tchèque et en Suisse. Il est critique pour la revue Histoires Littéraire, pour La Vie littéraire, et pour Poezibao. Il publie des proses, en livre ou en revue, depuis 2009.
Luego de tu partida
Los objetos de tu alcoba cuentan
Otra realidad tuya
*
Tengo tristeza
Es algo semejante
A lo que en verdad ha desaparecido
*
El azul puro está muy alto
Para que tú partas
*
Has logrado liberarte de la forma del cuerpo
Para lograr alcanzar la figura de las nubes
Esta vez es el junquillo que tiembla
Un poco quebrado bajo la lluvia
*
En verano existe el miedo de morir
De aquél que no reencuentra nada más
Que cosas
*
Mirando los árboles pienso en
El olor de las cáscaras de mandarina en tus dedos
Que te dejaba la fruta como un regalo
Antes de impregnarse en ti
Para que te recuerdes que él había estado sólo un día
*
La noche viene a buscar nuestro rostro
Para presentárnoslo a nuestro despertar
En medio de pequeñas cosas del día
*
Las estrellas vienen del corazón
A pesar de que aparecen lejos de nosotros
*
También y sobre todo
Amaba abrazarte simplemente con tocar tus cosas
Aun asimismo lejos de ti
Cada cosa me remitía a tu silueta en los pensamientos jamás distraídos
*
El brillo de un recuerdo como objeto
Como las pestañas caídas y que no se buscan
*
Que hacen las palabras en la memoria
Es un territorio
Donde aún espero
*
Yo iré sin ninguna transparencia de ti
Allá bajo la tierra
Con todos tus recuerdos
*
El día es como
Una suavidad que jamás termina
*
Encontré en todas partes
Sin recoger nada
De lo que habla de ti
*
Hace tiempo que me veo partir
Con tu rostro que cae en lo inanimado
*
¿Es irreal que el azul de un lago nos desgarre?
*
Te miro por última vez
*
Creo abrir
Lo que viene de las fumarolas
*
Hace ciento veintidós días y ciento veintidós noches que tú partiste
Quisiera tocar las estrellas sin herirme
*
Porque las lágrimas no funden en la memoria como funde la nieve
Sobre la pestaña de las ventanas para dejar la posibilidad
Que un pájaro imaginario se pose
Aun en el más duro de los inviernos
*
Hay un espacio que interviene en el semblante
Donde se toma la mano
Sin jamás saberlo
*
Al final de la cuenta
Dentro de mis pretéritos
Tú llegas con ventaja
*
Total y fuerte apoyé con mis palabras sobre el papel
Que tú apareciste
Traducción de Efer Arocha
MATTHIEU GOSZTOLA
Algunos datos sobre el autor
Matthieu Gosztola nació el 4 de octubre de 1981 en Mans – Sarthe, Francia. Doctorado en literatura y ciencias humanas. Profesor en Mans y París. Sus poemas han sido publicados en múltiples revistas literarias; en Francia, Caravanes, La Voix d’encre, Encre Vagabondes … ; Bélgica L’arbre à paroles, Archipel … ; Canadá Moebius, Art le sabord … Ha sido incluido en varias antologías poéticas. Parte de su poemario ha sido traducido al inglés. Ha participado en coloquios internacionales en la República Checa y en Suiza. Ha escrito artículos para la Comedia Francesa y para la Prensa Universitaria de Rennes, y otras actividades concernientes al mundo poético.
Traducción de Efer Arocha