Poemas inéditos de Andrés Soto
Andrés Soto
La sombra de Mario
Soy una sombra
humilde derrotado
una lámina de acero
que circula por tu fosa.
Surgí de la tierra
a borbotones
discretamente
como un suspiro.
El aire que respirabas
ha dejado un vacío.
¿Quién lo llenará
para convertir
el pan en trigo?
Un mensaje que no palidece
Mensaje en mil botellas
palabras desplazadas
por naves fantasmas
sin llegar a ninguna parte.
Poemas escritos
con plumas de sangre
palabras profundas
que nadie acepta.
Sentimientos ajenos
a veces contradictorios
que chocan contra el vidrio
para escapar del vacío.
Palabras que se dejan llevar
por un mar abierto
el rugido del viento
el empuje de las olas.
Frases con sentido propio
cargadas de sueños
ruegos complacientes
a punta de aguja.
Palabras que se pierden
después de un fuerte temporal
terminan en el fondo
inundadas de lodo.
La tinta palidece
por falta de oxígeno
la letra se hace pequeña
hasta perder el ritmo.
Sólo unos cuantos vidrios
se salvan de la quema
aparecen sin querer
en un río sin orilla.
Una botella rueda
contra corriente
a los campos de arroz
esperando el rescate.
La belleza del momento
se encuentra fácilmente
en cualquier rincón de la vida
sólo es cuestión de buscarla.
Pasado y futuro
Cuando era joven
las ideas saltaban
por los aires
ligeras y animosas
como pompas de jabón.
Mis palabras cruzaban
las nubes, se mezclaban
con el cielo para llenar
el firmamento de luces
ante la noche más fría.
Todo era importante
nada podía detenerme
aunque faltasen normas
para buscar sentido
en capas más profundas.
Las cosas han cambiado
con el brillo del atardecer
el sol nos ha frenado la mirada
lo que un día parecía claro
se ha llenado de contrastes
Mis pasos son más cautos
la vista se dispersa frente
una niebla impenetrable
tu línea recta no existe
sus cauces se tergiversan.
Y aunque ahora controle
el ritmo de las palabras
como piezas de ajedrez
me falta tu inspiración
para crear algo nuevo.
Columnas de mármol
Athena, amiga desdibujada
por el paso de los años
que perforan los recuerdos
y de ti queda una imagen tiesa.
Te he buscado en el foro
entre las columnas manchadas
del viejo templo de Diana
Diosa de la eterna sabiduría.
En ese desierto rosado de mármol
he percibido tu antigua presencia
y perdí la memoria, o mejor dicho,
la capacidad de bañarme en tu sangre.
Tu antigua blancura me mantiene fértil
en el aire discapacitado de esta orilla,
de este hogar rojo incandescente
impulsado por vivas contradicciones.
Minerva, sueño frustrado
he hallado tus restos
escondidos, lejos de casa
bajo un montón de paja.
Las neuronas agitan
un dolor ya pasado.
Sin fuerzas para rescatarte
lloro tu ausencia al vacío.
Espejo transitorio
Las cosas nunca cuajan
si las esperamos demasiado
la vida no sólo decepciona,
sino engaña, te deja de lado.
Tú estas dentro y ella se queda fuera
no cabemos en el mismo tablero
tú ocupas las blancas y yo las negras
caemos juntos y ella se levanta.
La existencia es una diversión contenida
con el aliciente del juego como pantalla
telón de fondo, espejo cóncavo
ríos de sangre coloreados.
Espejo adaptado a caras atractivas
cuerpos perfectos para la pantalla
que en el mundo real adelgazan
y desaparecen con la muchedumbre.
La ilusión del sexo enciende la locura
un orgasmo inalcanzable que se domina
con la droga, un viaje loco y transitorio
que acelera las ansias de aventura.
Viaje a los planetas más lejanos
hasta estrellarse con el cemento
o ser detenido por un guardia
que te obliga a soplar el globo.
Pierdes puntos, ganas emociones
la vida es una ruleta de la fortuna
que esta noche rueda a doscientos
y mañana se conforma con una aspirina.
Ojo de tigre
Rema en tus estanques verdes
pescador perdido
hasta la luz infinita.
Rema despacio
no apures el paso
por el verdor de la jungla.
Los árboles se extienden ante tu vista.
Es tu remo el ojo que te guía
por el agua, la niebla y las hojas.
Quizás el tigre aceche
en la húmeda mañana
envuelto entre la niebla.
Pero sus ojos verdes
no sabrán diferenciar
el movimiento de tu figura.
Hiende en las aguas tu ojo con parsimonia
para que la mirada esté presta
a distinguir peligros y maravillas.
Deslízate sobre las aguas
como flor olvidada
no busques los rápidos tumultuosos
Como una vela
Para qué sirve una casa
blanca cobertura
abro el paraguas si llueve.
Siempre entretenido con botellas
cortinas, muebles
perfumes suaves, capas espesas.
Como si no quisiera salir nunca
de la pequeña jaula
sin llaves disponibles a forasteros,
Incluso un pájaro de paso sufridor
manchado de nieve
se deja encerrar en este paraíso.
Sólo las palabras que intercambiamos
palpitan como una vela
y no se dejan atrapar por el viento.
*** Traduction par Libia Acero-Borbon
L’ombre de Mario
Je suis une ombre
Humble vaincu
Une feuille d'acier
Qui circule dans ta fosse
Je suis sorti de la terre
par à-coups
Discrètement
comme un soupir.
L'air que tu respirais
a laissé un vide.
Qui le comblera
pour convertir
le pain en blé?
Un message qui ne pâlit pas
Un message dans mille bouteilles
des mots emportés
par les navires fantômes
sans arriver nul part
Des poèmes écrits
avec des plumes de sang
des paroles profondes
que personne n’accepte.
Des sentiments des autres
Parfois contradictoires
s'écrasant sur le verre
pour échapper au vide.
Les mots sont entraînés
dans le grand large
le rugissement du vent
la poussée des vagues.
Des phrases significatives
pleines de rêves
des appels complaisants
arborant l’aiguille.
Les mots sont perdus
après une forte tempête
finissent dans le fond
inondés par la boue.
L'encre pâlit
par manque d'oxygène
les mots deviennent petits
Jusqu’à perdre leur rythme.
Seuls quelques verres
sont sauvés de l'incendie
apparaissent par inadvertance
dans une rivière sans rives.
Une bouteille roule
à contre-courant
Aux champs de riz
en attendant les secours.
La beauté de l'instant
est saisissable facilement
n'importe où dans la vie
juste une question de la rechercher.
Passé et futur
Quand j'étais jeune
les idées légères et courageuses
Sautaient par les airs
comme des bulles de savon.
Mes mots croisaient
Les nuages, se mêlant
par le ciel pour remplir
Le firmament de lumières
Lanuit la plus froide.
Tout était important
rien ne pouvait s’arrêter
bien que des normes manquent
Pour trouver un sens
Dans les couches profondes.
Les choses ont changé
avec la lueur du coucher du soleil
le soleil nous a ralenti le regard
ce qui jadis paraissait clair
est rempli de contrastes
Mes pas sont plus prudents
la vue dispersée face
au brouillard impénétrable
ta ligne droite n’existe pas
ses voies tergiversantes
Et bien que maintenant
J’ai contrôlé le rythme des mots
Comme de pièces d'échecs
Je manque de ton inspiration
Pour créer quelque chose de nouveau.
Colonnes de marbre
Athena, une amie défigurée
par le pas des années
qui perfore les souvenirs
et de toi une image raide reste.
J'ai cherché le forum
entre les colonnes tachetées
du vieux temple de Diana
Une déesse de la sagesse éternelle.
Dans le marbre rose du désert
j'ai perçu ta présence ancienne
et j’ai perdu la mémoire, ou plutôt,
la capacité de me baigner dans ton sang.
Ta blancheur ancienne me maintient fertile
Dans l'air handicapant de ce rivage,
De ce foyer rouge incandescent
Poussé par des contradictions vivantes
Minerva, le rêve frustré
J'ai trouvé votre demeure
cachée loin de la maison
sous un tas de paille.
Les neurones agitent
Une douleur déjà passée.
Impuissant pour te sauver
Je pleure ton absence au vide.
Miroir
Les choses ne sont jamais prises
Si nous attendons trop
la vie non seulement déçoit
Mais elle te trompe, te laisse de côté.
Tu es à l'intérieur et elle reste dehors
Nous ne tenons pas dans le même panneau
tu occupes les blanches et moi les Noires
Nous tombons ensemble et elle se lève.
L'existence est un amusement contenu
avec l'attrait du jeu comme un écran
un rideau de fond, miroir concave
des rivières de sang colorées.
Un miroir adapté aux visages attractifs
des corps parfaits pour l'affichage
que dans le monde réel, ils amincissent
et disparaissent avec la foule.
L'illusion de la folie du sexe tourne
L’orgasme inatteignable qui se domine
avec la drogue, un voyage fou et transitoire
qui accélère les désirs d'aventure.
Voyage vers les planètes lointaines
jusqu'à s'heurter au ciment
Ou jusqu'à être arrêté par un garde
qui t'oblige à dénoncer le monde.
Tu perds des points, tu t’enrichis en émotions
La vie est une roue de la fortune
qui tourne, cette nuit, à toute allure
Et demain elle se conforme à une aspirine.
Œil de tigre
Rame dans tes étangs verts
Un pêcheur perdu
Jusqu’à la lumière infinie.
Rame lentement
ne précipites pas le passage
Par la verdure de la jungle.
Les arbres s'étendent devant ta vue.
C'est ta rame l'œil qui te guide
Par l'eau, le brouillard et les feuilles.
Peut-être le tigre guette
dans le matin, humide
enveloppé entre la brume
Mais ses yeux verts
ne sauront pas différencier
Le mouvement de ta figure.
Traverse dans les eaux ton œil avec parcimonie
Pour que le regard soit prêt à distinguer
Des dangers et de merveilles.
Glisse-toi sur les eaux
Comme fleur oubliée
Ne cherche pas des torrents croissants
Comme Une bougie
A quoi sert une maison
couverture blanche
J’ouvre le parapluie s'il pleut.
Toujours m’amusant avec des bouteilles
Des rideaux, des meubles
Doux parfums, des couches épaisses.
Comme si elle ne voudrait jamais sortir
de la petite cage
sans des clefs disponibles pour les étrangers,
Même la souffrance d'un oiseau de passage
tachés de neige
se laisse enfermer dans ce paradis.
Seulement les mots que nous échangeons
Palpitent comme une bougie
Et ils ne se laissent pas attraper par le vent.
Andrés Rojas
Nací en Barcelona en 1961, he vivido muchos años en Suecia y mi interés por escribir se plasmó por primera vez a los ocho años cuando me entretuve relatando la vida de las figuras de los animales con los que jugaba. A los 13 años una de las abuelas me regaló un libro con textos de introducción de los autores más notables de la literatura universal, lo cual influyó en gran medida mi elección de autores cuando tuve tiempo para leerlos, que fue al terminar el instituto y ponerme a trabajar en una fábrica de pinturas, ya que tenía media hora de viaje y los aprovechaba para leer, costumbre que mantuve durante los años universitarios.
Estas lecturas inspiraron la creación de todo tipo de textos cuando encontraba tiempo libre, desde un libro de viajes titulado Luces de Carnaval, que por desgracia se ha perdido, hasta culminar con Den Slaktade Tjuren, (El Toro embolado), una novela escrita en sueco que envíe a dos editoriales sin ningún éxito, probablemente porque no dominaba la lengua de Strindberg con la suficiente soltura.
El deseo de recuperar el castellano fue uno de las razones fundamentales para trasladarme a España en 1995, aunque tardé muchos años en sentirme lo suficiente maduro para escribir y fue gracias a internet, entrando en foros, dando mis opiniones sobre cualquier tema social, político o filosófico, atreviéndome finalmente con la creación literaria. Así llegó Diario de un Morador Enfrascado, publicado en Forolibre en como una especie de experimento, ya que no sabía de ninguna manera cómo iba a terminar, pero que tuvo reacciones muy positivas entre los lectores del foro y me animó a publicar otros muchos textos que luego fueron desapareciendo de la red y ahora podrán ser rescatados para el lector.
Mi obra es toda inédita y muy extensa, por lo que sólo indico una selección:
En sueco:
Den Slaktade Tjuren (El Toro Embolado) - 1991
Ockuperade hjärtan (Corazones ockupados) - 1995
En castellano:
Diario de un Morador enfrascado - 2002
Memorias de un tiempo casi olvidado - 2004
Silogismos sobre la Mentira - 2005
Viajes al continente Negro - 2006
Prisioneros del Tiempo - 2009
El semen de Ken - 2010
Poemarios:
Lágrimas de Vapor - 2004
Poemas de Le Revenant -2007
La sombra de Mario -2009
En preparación:
Mujeres que no aman a los hombres
Estrella Fugaz - Tesoro Oculto
Le Revenant
Un decoroso Celibato
Septiembre 2001
Cuando termine esas cinco novelas sólo me dedicaré a la poesía y tal vez al teatro.