Conte : La bouteille, par l'écrivain Juan Pablo Ramirez Acosta
La bouteille
Qu’est-ce qui pousse mon père à faire tout ça ?
Je n’ai que deux ans, je suis encore un bébé qui se trouve dans une petite pièce, à la lumière de la télé, bien au chaud grâce à la proximité de la cuisine, dans cet espace que mes parents appellent, me semble-t-il, le « salon ». Je dois admettre que c’est là que je passe le plus clair de mon temps et aussi dans une salle à manger tapissée de bois et que parfois j’explore. « Je suis heureux, comme si la vie me souhaitait la bienvenue » ou plutôt … je l’étais.
Voilà ma mère : aujourd’hui maîtresse de maison après avoir suivi des études supérieures qui ne l’ont pas aidé à bien choisir parmi ses prétendants. Il faut expliquer que comme c’est la seule femme que je connais, je ne peux pas dire si elle est belle ou non. Ce dont je suis certain en revanche c’est elle qui est droite et honnête.
Je garde dans mes yeux les images projetées par la télé, que je regarde jour après jour, à la même heure : accidents et atrocités, rixes et assassinats, sang et sauvagerie, le tout causé par « l’irresponsabilité » et par « le manque de tolérance » et pire encore, par cette horrible substance qui laisse les hommes dans un état second, sans âme ni scrupules. Les adultes appellent cela l’alcool, et dont cet homme que je méprise, « mon père », et qui m’élève depuis deux ans, est devenu, du jour au lendemain, complétement dépendant. Cet homme grand, rustre, employé de bureau exemplaire, apprécié par ses collègues, est pour nous, sa famille, un inconnu.
Il arrive tard le soir, agressif, féroce, poussant des cris qu’on entend de loin, claquant la porte derrière lui. Nous faisons, ma mère et moi, semblant de dormir, terrorisés, mais des nouveaux cris laissent ma mère à la merci de cette bête. Patiemment, malgré ses craintes, elle lui demande :
– Tu as faim ? Tu es fatigué ? Tu as eu des soucis ?
Pas de réponse. Après un long silence la bête se déchaîne prenant ma mère par les bras. Elle tourne la tête et se raidit, impuissante, essayant instinctivement de se défendre. Il la frappe et elle laisse échapper un gémissement de ses lèvres rougies, puis il réclame son dîner. Après une heure assez agitée, ils partent se coucher tous les deux. Avec l’obscurité et le silence la nuit redevient calme. Enfin je peux dormir.
Ces faits se produisaient vers la fin de chaque mois. Ma mère s’asseyait parfois à côté de moi et me parlait, avec sa voix douce et mélodieuse qui me berçait et m’attristait.
- Je regrette tout ce qui arrive, mon fils, je fais ce que je peux. Ton père est un insensé qui détruit tout ce que j’essaye de construire. J’aimerais tant que tu me comprennes et que tu me pardonnes car je suis la seule responsable.
Ému par ces mots, je voudrais lui dire que je la pardonne, qu’elle fait de son mieux, mais je n’émets que des balbutiements. Je voudrais tellement qu’elle m’entende lui dire :
- Maman, je te pardonne ! Ce n’est pas de ta faute ! Maman ! Et je me mets à pleurer.
Ce jour-là mes larmes ont traversé toutes les barrières, la tristesse m’envahissait au-delà de toute raison.
Quelques semaines assez calmes ont suivi, pendant lesquelles celui que je dois appeler « mon père » s’est tenu plus au moins tranquille, mais on sentait la tension monter jour après jour. Le soir, vers 20 heures, ma mère s’agitait, impatiente, dans la crainte de ce qui l’attendait à l’arrivée de mon père. Elle éteignait les lumières et se réfugiait dans sa chambre. C’était la fin du mois, après quelques semaines sans ces affreux faits de violence. Mais rien ne dure, et tout finit par arriver. Il est 22 heures, le quartier est silencieux et soudain le bruit d’une porte métallique annonce les faits terribles qui vont se produire. Je suis dans mon berceau, essayant de me reposer, je reste bien réveillé, tout tremblant à cause de la tension qui monte. La porte s’ouvre, découvrant cette silhouette que je perçois comme celle d’un monstre horrible avec les pires intentions. Il claque la porte, il allume la lumière et lance un cri : - Femme, je suis arrivé ! - Comme il n’obtient pas de réponse il se précipite dans la chambre où ses cris couvrent ceux de ma mère. La lutte entre eux les amène devant mon berceau. Je garde les yeux fermés, faisant semblant de dormir. J’entends le bruit d’une bouteille qu’on casse et soudain, les gémissements de ma mère s’estompent. Le silence est brisé par des pleurs que j’identifie comme venant d’un homme. La curiosité me pousse à ouvrir les yeux découvrant ainsi une scène morbide qui déclenche mes pleurs : ma mère gît par terre au milieu d’une flaque de sang. Ses yeux sont toujours ouverts mais ses pupilles marrons ont disparu. Ses vêtements sont déchirés et son chemisier blanc devient rouge, tandis que sa bouche, crispée, est restée presque ouverte, comme pour pousser un cri. Elle porte les marques de la sauvagerie autour du cou et la peau lisse et blanche de ses bras devient grise.
Mes pleurs dévoilent la présence du témoin que je suis. La bête se lève vers moi et avec cette bouteille marron, tachée du même sang qui coule dans mes veines, me frappe brutalement. Sur le mur blanc coulent maintenant des gouttes écarlates qui témoignent de la folie de cet homme que j’appelais père. Je peux encore compter : un… deux …. trois coups… quat… tout devient rouge puis noir. Mes yeux se voilent. Mon souffle s’arrête.
Traduit par Omar Emilio Sposito
La botella
¿Qué es aquello que lleva a mi padre a hacer todo esto?
Soy aún un bebé, dos años de edad, me encuentro viviendo en un pequeño recinto de madera a la luz del televisor y al calor de la cocina, creí haber oído que mis padres le llaman “salón”. Debo admitir que la mayor parte de mi tiempo lo transcurro aquí, otras veces en un mediano comedor de madera y algunos otros momentos explorando o caminando. «Qué feliz vida, esto sí es una bienvenida» bueno… lo era.
Esta es mi madre: ama de casa con estudios superiores los cuales fallaron al momento de fijarse en sus pretendientes. Es necesario aclarar que al ser la única mujer que he visto, no la puedo catalogar como bella o no. Pero eso sí, ella es una mujer recta y honrada.
En mis ojos reposan aquellas imágenes provenientes del televisor; lugar del cual aprecio cada día, a una misma hora, accidentes y atrocidades, riñas y asesinatos, sangre e inhumanidad, todos causados por “irresponsabilidad” o “poca tolerancia”. Peor aún, por aquella horrorosa sustancia que deja a los hombres en un estado alucinógeno en el cual su alma se desprende y sus escrúpulos desaparecen. A esto los adultos le llaman licor y este ha tomado, de un día para otro, a aquel hombre que me crió, al cual hoy con apenas dos años, desprecio totalmente: mi “padre”. Un hombre grande, tosco, fiel a su trabajo de oficina; para sus compañeros todo un ejemplo, para nosotros, su familia, nada cercano.
Tras varias horas de caer el sol, acude colérico, feroz y con gritos desapacibles que se oyen al otro lado del mundo, sus garras cierran la puerta tras de sí, dándonos tal susto que mi madre y yo nos ocultamos cerrando los ojos, fingiendo dormir, pero de vuelta esos desgarradores gritos levantan a mi progenitora de su protección y le llevan hasta la bestia. Mi madre muy paciente, pero a su vez con aire temeroso e intranquilo, le pregunta:
-¿Tienes hambre? ¿Estás cansado? ¿Pasa algo? –
Es ignorada. Un minuto tarda el silencio. La bestia se lanza, toma a mi madre por los brazos, ella gira su rostro y tensa sus músculos, la impotencia y su instinto luchan, una contra ella, otro contra aquel. La golpea, y un sollozo escapa por entre sus labios, ahora rojo vivos, para luego obligarla a darle su comida. Tras una agitada hora ambos van a la habitación, de donde ninguna luz o sonido se percibe, dando lugar a la aparente tranquilidad de la noche. Puedo dormir al fin. Añado que estos hechos se presentaban una vez al mes durante los últimos días del mismo.
Mi madre en alguna ocasión se sentó junto a mí y habló, con aquella suave y melodiosa voz que me arrulla, pero, a su vez, me quebranta:
-Cómo lamento lo que te sucede hijo mío, yo trato de darte lo que puedo. Tu insensato padre destruye cada ladrillo que forjo. Cómo deseo que me entendieses y aún deseo más que me perdones, pues soy yo la única culpable
-Conmovido por estas palabras, intento pronunciar que la perdono, que ella hace siempre todo tan bien… solo balbuceos. Realmente quiero que me escuche decir:
-¡Mamá te perdono! ¡Tú no eres la culpable! ¡Mamá! – Rompo en llanto.
Fue este día donde las lágrimas derramadas superaron cualquier barrera, la tristeza dominaba mi razón.
Transcurrieron unas semanas tranquilas en las que las acciones de aquel al que debo llamar “padre” no tuvieron negativa alguna. Cada día transcurrido generaba más y más tensión en el hogar. Cuando caía la noche mi madre no hacía más que caminar impaciente hasta llegar las 8:00 pm o el arribo de mi padre, lo que ocurriese primero. En caso tal que fueran las 8:00 pm, mi madre apagaba las luces y se dirigía a la habitación, buscaba protección, temía. Era fin de mes.
Una, dos y tres semanas sin repetirse aquellos repulsivos hechos. Pero nada es para siempre y mucho menos lo que ya se halla predestinado. Transcurrían las 10:00 pm, el barrio descansa en la oscuridad hasta que el golpe de una puerta de metal alerta a todos de los horrendos actos que se avecinan. Yo, en mi cuna descanso, pero estoy despierto, siento la tensión en aumento, tiemblo. La puerta principal se abre, delatando aquella silueta a la cual por un momento percibo como un monstruo horroroso con intenciones del mismo calibre. Un portazo se oye tras su entrada, enciende la luz y grita: – ¡Mujer, he llegado! –. Al no obtener respuesta acelera su paso a la habitación, donde los gritos masculinos devoran los vagidos de mi madre. Un forcejeo entre ambos les lleva al lado de mi cuna. Cierro los ojos y finjo dormir, logro oír el sonido de una botella rota a la par que los desgarradores gemidos de mi madre se desvanecen. El silencio resulta interrumpido por un llanto que, debido a su tono, identifico como masculino; la curiosidad por lo ocurrido me lleva a abrir mis ojos, viendo así una escena mórbida, la cual me dirige a las lágrimas: mi madre está tendida en el suelo sobre un charco de su propia sangre, sus ojos aún están abiertos, pero sus marrones pupilas desaparecieron, sus ropas se muestran rotas y aquella blusa blanca ahora se teñía de rojo lentamente, su boca, aún tensa, permaneció casi abierta, como preparándose para gritar, las marcas de salvajismo en su cuello y sus brazos opacaron su blanca y limpia piel.
Mi gimoteo alerta a la bestia de mi testimonio, llevándole a levantarse y, con aquella botella marrón, manchada de la misma sangre que mis venas recorre, me golpea brutalmente, aquella blanca pared que a mi lado yacía, ahora alojaba gotas de color carmesí que evidenciaban la locura materializada de aquel hombre al que llamé padre. Logro contar: uno… dos… tres golpes… cu… todo se torna rojo, y luego oscuro. Mis ojos desvanecen. Mis suspiros se detienen.
Juan Pablo Ramírez Acosta
Mi natalicio se vio cobijado por el frío de una muestra de tierra colombiana y santandereana. En el pequeño pueblo de Mogotes vine a parar un 18 de mayo del año 2003. No obstante, no recuerdo mucho de aquel lugar, pues hasta los días de mi actual juventud no he visitado aquel pueblo, y mi estancia allí fue demasiado corta para afianzar la memoria. El claustro educativo que me acogió fue este de mi actual residencia: el Colegio de carácter oficial Concentración de Desarrollo Rural en el municipio del Valle de San José, Santander, cursando bajo tal cielo mis estudios primarios y secundarios y, además, siendo el lugar donde mi vida se vio aflorada. Desde casi la totalidad de mis sonrisas hasta casi la plenitud de las letras. La ruralidad y la urbanidad conviven armoniosamente aquí y armoniosamente en mí, pues mis Padres desarrollarían labores agrícolas en las que los acompañaría casualmente. Siendo la realidad natural y la realidad social colombiana y cercana una de mis razones para escribir, quizás aquella necesariamente preferida.
Mon anniversaire a été abrité par le froid d'un échantillon de terre colombienne et Santanderiana. Dans la petite ville de Mogotes, je suis venu m'arrêter le 18 mai 2003. Cependant, je ne me souviens pas beaucoup de cet endroit, car jusqu'aux jours de ma jeunesse actuelle, je n'ai pas visité cette ville, et mon séjour là-bas a été trop court pour renforcer la mémoire. La faculté qui m'a accueilli était celle de ma résidence actuelle: le Collège officiel de concentration de développement rural dans la municipalité de Valle de San José, Santander, étudier sous un tel ciel primaire et secondaire et, aussi, étant le lieu où ma vie a été révélée. De presque tous mes sourires à presque la plénitude des paroles. La ruralité et l'urbanité coexistent harmonieusement ici et harmonieusement en moi, puisque mes parents effectueraient des tâches agricoles dans lesquelles je les accompagné mine de rien. Être la réalité naturelle et la réalité sociale colombienne et proche est l'une de mes raisons d'écrire, peut-être la nécessairement préférée.