Le silence est un cri, poème de Miguel Angel Sevilla
Le silence est un cri
1
Le silence est un cri
Et la soumission outrage
Les femmes ont en partage
La beauté de l’infini
2
La beauté de chaque nuit
Rachète le temps qui passe
Et la leur et ses méandres
Le bavardage des jours
3
Cent dix-huit femmes tuées
En France en Deux mil quatorze
Où se cachaient les tueurs ?
Où donc étaient-ils cachés ?
4
Le silence est un cri
Et leur mort, qu’est-ce qu’elle dénonce ?
Le meurtre de l’insoumise ?
Son silence déchiré ?
5
Ce cri déchire l’image
D’un monde civilisé
Un cri que personne n’entend
Un cri qu’on dirait muet
6
Qui dira la solitude
Où un tel cri retentit ?
Le silence de la nuit
Ou l’outrage sans témoins ?
7
Toujours retentit la vie
Dans le cri qu’on vient d’éteindre
Et qui l’éteint a péri
Et n’est plus que sa misère
8
La lune brille, elle enchante
La plaine et la rivière
Et la montagne vêtue
Des oripeaux de la nuit
9
Et la plaine qui s’élance
Quasi absente, assoupie
Dans ses fleuves vers la mer
Où scintille l’infini
10
Qui était ici, dans cette vie
Bafouée et aussi meurtrie
Au fond de ces yeux éteints,
De ce sourire incompris
Mai 2016