El fuego del alma en la obra de Miguel Ángel Reyes
Por: Eduardo García Aguilar
De la vasta y rica obra de Miguel Reyes, construida a lo largo de las décadas en su natal Colombia, y en México y Francia, países donde ha vivido muchos años, se destacan estas impresionantes imágenes recientes donde el fuego es el personaje principal y purificador como generador de vida y reconstrucción. Después de la prueba de las llamas, el ciclo vuelve a comenzar, como se anunciaba ya en las amplias telas paralelas donde al agua oceánica es universo de figuras, seres, bestias, aves animales fantásticos flotantes o en los cielos apocalípticos donde caen, se desploman o irrumpen las criaturas de su imaginación pictórica.
Elementos opuestos y unidos a la vez en el ciclo permanente de la vida, fuego y agua, tierra y cielo están presentes en el universo de Reyes, que los explora con talento hasta sus últimas consecuencias, con criaturas naufragadas o seres humanos que corren poseídos y despavoridos, impulsados por un fuego interior que los sorprende. El impulso ígneo parece surgir a veces desde adentro de esos cuerpos que huyen sin rumbo preciso hacia un espacio donde volverán a reiniciar el periplo creacional en ámbitos acuáticos o aéreos o en la propia nada de las cenizas que reinician el proceso de la materia.
El fuego aquí es el mismo que marca el universo todo y la tierra desde sus inicios, en el crisol iniciático del big bang o en las posteriores colisiones de galaxias, meteoros, planetas, cuerpos. Peldaño tras peldaño, piedra tras piedra, átomo tras átomo, desde lo universal a lo íntimo, el fuego de Reyes se transmuta en el centro de la experiencia humana, ardiendo en teas que iluminan la ruta nocturna, o en la leña o el carbón ardiente que sirve para preparar los alimentos al aire libre o en torno al fogón hogareño, nutricio, iniciático, dador de vida y existencia.
Las imágenes impactantes de Reyes en su exploración de la furia ígnea muestran ---como lo hizo antes con las convocaciones acuáticas o áreas que han sido un tema recurrente de su trabajo en los últimos lustros en París y Auvers-sur-Oise-- la fuerza de una obra que no hace concesiones y trata de extraer los secretos hurgando en el crisol de una alquimia secreta.
En estos cuadros que Reyes muestra ahora, asistimos sin antesalas a la metáfora de los infiernos cósmicos y metálicos. Llegamos ahí sin tocar a la puerta. En una sola mirada estamos ahí presenciando nuestro propio fuego interior, que es la fuerza de la vida y del arte.
Paris 07/2017
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LE FEU DE L’AME DANS L’ŒUVRE DE MIGUEL ANGEL REYES
Par: Eduardo Garcia Aguilar
De l'œuvre vaste et riche de Miguel Angel Reyes, construit au fil des décennies dans sa Colombie natale, au Mexique et en France, pays où il a vécu de nombreuses années, ces impressionnantes images récentes se distinguent où le feu est le personnage principal et le purificateur comme un générateur de la vie et la reconstruction. Après le test des flammes, le cycle recommence, comme cela a déjà été annoncé dans les tissus larges parallèles où l'eau de l'océan est l'univers de figures, êtres, bêtes, fantastiques oiseaux flottants d'animaux ou dans le ciel apocalyptique où ils tombent, s'effondrent ou éclatent les créatures de leur imagination picturale.
Des éléments à la fois opposés et unis dans le cycle permanent de la vie, le feu et l’eau, la terre et le ciel sont présents dans l’univers de Reyes, qui les explore avec talent jusqu’à leurs conséquences ultimes, avec des créatures naufragées ou des êtres humains qui courent, possédés ou épouvantés, impulsés par un feu intérieur qui les surprend. L’élan igné semble parfois surgir du dedans de ces corps qui fuient sans destination précise vers un espace où ils recommenceront à réinitialiser le périple créationnel dans des milieux aquatiques ou aériens ou dans le néant-même des cendres qui relancent le processus de la matière.
Le feu ici est le même qui marque tout l'univers et la terre depuis ses débuts, dans le creuset initiatique du Big Bang ou dans les collisions subséquentes de galaxies, météores, planètes et corps. Pas à pas, pierre après pierre, atome après atome, de l’universel à l’intime, le feu de Reyes se transmue en centre de l’expérience humaine, brûlant en flambeaux qui illuminent la route nocturne, ou en bois ou charbon ardent qui sert à préparer les aliments à l’air libre ou autour du foyer chaleureux, nutritionnel, initiatique, porteur de vie et d’existence.
Les images frappantes de Reyes dans leur exploration de la fureur ignées montrent comme il l'a fait avant avec ses convocations aquatiques et aériennes récurrentes dans le travail mené par Reyes au cours des dix dernières années, entre Paris et Auvers-sur-Oise, ces saisissantes images montrent, par leur exploration de la fusion magmatique, la force tenace d’une œuvre qui tâche d’extraire les secrets enfouis au cœur d’une alchimie secrète.
Dans ces peintures que Reyes montre maintenant, nous avons assisté à la métaphore des enfers cosmiques et métalliques sans antichambre. On est arrivés sans frapper à la porte. En un seul regard, nous assistons à notre propre feu intérieur, qui est la force de la vie et de l'art.
Paris le 07/2017